Algérie

À méditer : On achève bien les brebis



La clémence des cieux nous a pourtant gâtés d'une grande abondance pluviale, il suffit de s'en rendre compte au niveau des barrages, et l'alimentation en eau H/24 dans les foyers. Toute cette opulence n'a toujours pas été suivie d'effet. On persiste à  dire, côté éleveurs que c'est l'aliment du bétail qui manque le plus. Un argumentaire de plus pour faire saigner les consommateurs. Cependant il y a loin de la coupe aux lèvres, le cheptel fait  dans le zèle, la fougère a été capricieuse pour mettre l'aliment de bétail  sur la liste des produits rares à  brouter. Dans toute cette scène dramatique que présente le monde des chevillards, les consommateurs de viande sont les dindons de la farce.  La steppe a fini par déclarer forfait au profit des maquignons. Ces derniers  auront fait le plein durant le mois de ramadhan le temps d'un été, histoire de faire fortune sur le dos des citoyens. Qu'a cela ne tienne ! Avec un jeu de chiffre sur l'écriteau, et l'agneau en ressort grandi avec plus de 8oo dinars.  Désormais il faudra avoir recours à  sa tirelire pour boucler cette pénible fin de ramadhan, la rentrée scolaire, les effets vestimentaires  autant de tracas financiers sont venus s'ajouter à  cette épreuve d'abstinence.  La brûlante saison tombe à  point nommé pour mettre de l'ordre dans l'étable. La vie de campagne c'est triste, surtout si on y est pas ! Il suffit de s'en rendre compte au marché, les produits de ferme sont aux plus hauts niveaux, la reproduction du cheptel est livrée sous l'autel des vaches maigres. Une année pas comme les autres. A défaut de sécheresse, il y a panne dans la chaîne alimentaire animale. On achève bien les brebis ! Toute une campagne d'abattage a été orchestrée pour maintenir le prix du mouton à  son haut niveau. Demain est un autre jour, le prix du mouton sur pied va renaître de ses durs moments de disette. L'illusion d'un lendemain meilleur se transforme progressivement en songe d'une nuit, le temps de mettre de l'ordre dans l'enclos et d'engraisser de nouveau le cheptel qui manque tant à  la steppe. Pour le moment, la balle est dans le camp des éleveurs. C'est à  eux qu'incombe l'insigne honneur de dénouer la crise et éviter ce coup de bélier. A force de brouter, le cheptel a fini par faire éclater les cordons de bourses. En attendant, le ramadhan fume des aires à  la coriandre.


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