Dans la grande ferveur spirituelle où l'abstinence est censée purifier l'Homme, on assiste à une course effrénée vers tout ce qui peut combler ce qui est prosaïquement annoncée comme une frustration quotidienne, une privation qui malmène l'instinct le plus fort chez l'humain : la faim. Sinon comment expliquer cette gargantuesque envie à la consommation que ni les prêches ni les sermons n'ont pu endiguer. Le marché devient ce grand espace où se débrident nos envies. Cet insaisissable mal qui ronge la société nous revient à chaque Ramadhan. Dans ce mois sacré de la Rahma où l'indulgence et la correction dans les relations commerciales sont recommandées, les usuriers d'un autre temps s'installent dans tous les points d'achats. En fait ils sont l'expression de nos travers. Et ils en profitent à outrance. Il manipule la mercuriale au rythme de leur voracité… et la nôtre. On achôte tous azimuts, à n'importe quel prix. Même le pain est entré en scène pour se faire vendre à plus de 10 DA la baguette. C'est la théorie des dominos qui prévaut. Certains produits échappant à la logique des prix, trouvent preneurs à des prix exorbitants. Les marchands de poissons, quand à eux, excellent dans la fantaisie en faisant grimper les prix jusqu'à 2000 DA pour la crevette. Au risque de nous méprendre, nos souks sont devenus de véritables abattoirs pour faire saigner les citoyens. Heureux qui comme les restaurants de la Rahma qui arrivent à absorber cette violente tempête des prix pendant ce mois de Ramadhan.
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Posté Le : 20/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bentaleb.
Source : www.horizons.com