À méditer : La lecture, ce grand absent du Ramadhan

Le Ramadhan est une période propice pour lire. On dispose d'assez de temps et on peut éviter les longues soirées passées à  s'abêtir devant la télévision en se plongeant dans une activité moins abrutissante. Non, contrairement aux apparences déprimantes, la race des lecteurs n'a pas totalement disparu en Algérie. Certes, on n'en voit presque plus dans les trains, sur les plages ou dans les bus de ces personnes mais les libraires ont pourtant et toujours une clientèle, peut àªtre moins nombreuse mais fidèle.  Le Ramadhan ramène aussi dans le sillage des lecteurs ceux qu'on pourraient designer comme des occasionnels ceux qui profitent du caractère sacré de ce mois pour revisiter de grands classiques religieux à  l'image de tous ces volumes qui évoquent la geste de l'islam, l'histoire de ses grands Hommes. D'aucuns cherchent pourtant à  réduire la lecture, l'amputant des œuvres de l'interrogation et de l'émotion voire du doute.   L'islam accorde une importance particulière à  cette activité. «Lis au nom de ton Dieu qui a créé» furent les premières paroles de l'ange Gabriel au prophôte (QSSSL) dans la grotte de “Hira”￾. A l'âge d'or de l'islam ses adeptes n'ont pourtant nullement cherché à  réduire la lecture à  l'apprentissage ou à  la psalmodie du Coran. Ils ont produit aussi des œuvres de l'esprit et des noms comme El Ispahani, Ibn El Maqaffa ou Djahiz avaient des prétentions littéraires. La poésie a atteint des sommets inégalables. Concevoir la lecture comme une simple activité dont l'on ne recherche que l'utilité pour ici-bas ou dans l'au-dela nous fait passer à  coté de belles et exaltantes découvertes. L'homme est corps et âme. Il doit aussi cultiver son imaginaire et s'immerger dans le fleuve de l'aventure humaine que seuls des livres profanes peuvent rendre avec précis et émouvonts.