Algérie

À Mascara, des familles racontent leur déchirement



"Ma femme a rejoint sa famille me laissant seul. J'ai passé tout le mois de Ramadhan chez mes parents. Elle refuse de rejoindre le foyer conjugal tant que je n'ai pas retrouvé mon travail et tant que je ne peux pas satisfaire ses désirs", dira Abdelhamid.Lourdement impactées, les activités relevant du secteur de l'industrie ressentent les effets du coronavirus qui ont freiné le développement de tout le pays et, par ricochet, celui de la wilaya de Mascara. En effet, depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19, tout a basculé dans le néant avec la fermeture de dizaines d'unités industrielles avec pour conséquences la mise au chômage forcé de milliers de travailleurs. Ces ouvriers venus renforcer les rangs des chômeurs et condamnés de surcroît au confinement se retrouvent malgré leur bonne volonté démunis de leur pouvoir d'achat.
"J'étais ouvrier spécialisé dans une unité de production implantée dans la zone industrielle, mais depuis le début du mois de mars, je suis sans emploi, donc sans salaire. Déjà en travaillant, j'éprouvais des difficultés à joindre les deux bouts, car avec mon maigre salaire et les dépenses effectuées quotidiennement pour la gestion de mon foyer, je ne pouvais économiser. À vrai dire, aucun de nous n'était préparé pour faire face à cette nouvelle situation sociale imposée par la pandémie de Covid-19. Je ne vous cache pas que tout au long du mois de Ramadhan, nous ne disposions ma femme et moi que d'une soupe et d'une salade que nous partagions après la rupture du jeûne.
Quant à mes deux enfants, faute de disponibilités, je ne pouvais leur acheter de nouveaux vêtements au risque de m'endetter davantage", s'est ainsi exprimé Habib, la quarantaine largement consommée, marié et père de 2 enfants en bas âge. Des centaines de pères de famille vivent la même situation. Celle d'Abdelhamid est plus compliquée puisque ce jeune contremaître dans une entreprise n'a pas trouvé le soutien de son épouse qui l'a quitté pour rejoindre ses parents aisés avec leurs enfants : "Elle a refusé de vivre avec moi sous prétexte que je ne pouvais répondre aux besoins des dépenses pour l'entretien de notre foyer.
Elle a rejoint ses parents me laissant seul. J'ai passé tout le mois de Ramadhan chez mes parents, lesquels se sont montrés compréhensifs, notamment ma mère qui a compati à mes souffrances. Mon épouse refuse de rejoindre le foyer conjugal tant que je n'ai pas retrouvé mon travail et tant que je ne peux pas satisfaire ses désirs." Ainsi, des milliers de personnes vivent le calvaire depuis la mise en application des dispositions relatives à la crise sanitaire.

A. B.


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