Prévu depuis plusieurs années, le projet de la construction de la grande mosquée de Marseille est condamné à rester encore au stade de maquette et de plans architecturaux.
Marseille (France).
De notre correspondant
En effet, le tribunal administratif de cette ville a purement et simplement annulé, vendredi dernier, le permis de construire de ce lieu de culte, prévu dans le quartier de Saint-Louis, dans le 15e arrondissement. La justice française a estimé que les besoins en matière de parking et de stationnement n'étaient pas totalement respectés et qu'il fallait donc présenter un nouveau plan pour permettre le démarrage des travaux. Ce sont les chefs d'entreprises et certains riverains qui ont porté l'affaire devant le tribunal pour faire capoter le projet, sous prétexte qu'ils redoutent «l'asphyxie économique pour les entreprises riveraines qui travaillent depuis des années». Cette décision a rendu fou de rage, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui l'a vertement critiquée.
«Pourquoi les juifs ont leur synagogue, les chrétiens leur église, mais pas les musulmans. Ces derniers doivent, eux aussi, avoir leur lieu de culte», s'est-t-il emporté. Son entourage, qui ne désespère pas de voir le projet être relancer une nouvelle fois, a, par ailleurs estimé que l'architecte et l'association La Mosquée de Marseille doivent présenter un nouveau plan qui prendra en charge toutes les questions et les observations soulevées par le juge afin que le nouveau permis soit validé. Chez les musulmans de la ville, c'est la consternation et l'incompréhension qui dominent. On ne comprend pas pourquoi la justice retarde encore le démarrage des travaux, alors que des fidèles continuent à prier dans des caves insalubres et qui échappent à tout contrôle. Même sentiment chez Eugène Caselli, élu marseillais du parti socialiste. Il s'est dit très étonné d'une telle décision dans la mesure où la communauté urbaine a pris toutes les dispositions nécessaires pour qu'un parking soit en service une fois les travaux de construction achevés. «Je ne comprends pas qu'on annule le permis de construire de la mosquée. Pourquoi le parking devrait-il être opérationnel avant l'ouverture de la mosquée '», s'est-il interrogé.
Ce n'est pas la première fois que des obstacles retardent le démarrage des travaux de la construction de la mosquée. En 2010, les remous ont marqué la tête de l'association La Mosquée de Marseille qui gère toutes les phases de la construction. Cela a profondément fragilisé la matérialisation du projet. Et l'Algérie qui s'est engagée, lors de la pose de la première pierre au printemps 2010 de faire un don de sept millions d'euro, ne semble plus emballée par une telle idée. Prévue pour début 2013, l'ouverture de la Mosquée de Marseille risque d'être remise aux calendes grecques. Certains fidèles craignent que le projet ne soit annulé ou remplacé par un autre. Une injustice que dénonce Maxime Repaux, architecte et concepteur de l'édifice vaste de 2500 m2 et d'une valeur de 22 millions d'euros. Ce dernier ne comprend pas pourquoi d'un côté on cherche à sortir l'Islam des garages et de l'autre on casse le permis de construire.
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Posté Le : 30/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yacine Farah
Source : www.elwatan.com