Algérie

A la veille du 3ème round de négociations Les Sahraouis dénoncent la répression marocaine



Une semaine après l'appel lancé par le gouvernement sahraoui aux institutions internationales, c'est le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz lui-même, qui a lancé hier un appel au secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, pour intervenir et protéger les populations sahraouies victimes récemment de la répression exercée par les forces marocaines dans les villes occupées de Smara, El-Ayoune et Boujdour. Selon l'agence de presse sahraouie, SPS, les protestations qui ont été organisées à Smara, le 26 décembre dernier, pour réclamer la libération immédiate d'un militant sahraoui des droits humains, arrêté et emprisonné à Rabat, ont été sévèrement réprimées. Dans sa correspondance au secrétaire général des Nations unies, le président sahraoui a indiqué qu'une quarantaine de personnes ont été blessées durant cette manifestation, alors que plusieurs maisons ont été saccagées. En outre, ajoute le président Abdelaziz, trente autres personnes, en majorité des femmes, mères de plus de 15 jeunes Sahraouis disparus depuis 2005, ont été blessées suite à une intervention musclée de la police à El-Ayoune, le 25 décembre dernier, lors d'une manifestation pacifique réclamant de faire la lumière sur le sort de leurs enfants. D'autre part et selon SPS, à Boujdour, des manifestations réclamant la libération des prisonniers politiques et l'autodétermination du peuple sahraoui ont été dispersées par la force, et des dizaines de blessés ainsi que l'arrestation d'un militant des droits humains, Aghlahoum Mata Moulana Ould Legraifa, ont été enregistrés. « Nous attirons votre attention sur les pratiques de l'occupation marocaine qui dresse des obstacles supplémentaires devant les efforts de la communauté internationale et qui menacent le processus de règlement pacifique (du conflit), tout comme elles lèvent le voile sur le manque de volonté réelle du gouvernement marocain à entamer des négociations de bonne foi», souligne le président sahraoui dans sa lettre. Le 29 décembre dernier le gouvernement sahraoui avait lancé un appel « pressant » aux institutions internationales à leur tête les Nations unies, en faveur d'une intervention urgente pour mettre un terme aux pratiques « répressives » conduites par le Royaume marocain contre des Sahraouis innocents. Le gouvernement sahraoui avait « fermement » condamné, dans un communiqué, la politique « de répression » marocaine, appelant à l'élargissement des prérogatives de la MINURSO dans le but de faciliter son travail d'observation et la libération totale des Sahraouis détenus dans les geôles marocaines. Le communiqué a relevé la situation « critique » dans les territoires occupés du Sahara suite à « l'intervention brutale des forces de sécurité marocaines à Smara, El-Ayoun et Boujdour ». Les forces de sécurité marocaines sont intervenues de manière « violente » pour disperser une marche pacifique organisée à El-Ayoun par les familles des 15 enfants enlevés. Ces pratiques interviennent à la veille du troisième round des rencontres prévues entre le Front Polisario et le royaume marocain qui reprennent lundi près de New York. Des négociations directes sous l'égide de l'ONU sur l'avenir du Sahara occidental, sur fond de menace des Sahraouis de reprendre les armes. La porte-parole de l'ONU, Michèle Montas, a confirmé vendredi qu'une troisième série de négociations se tiendrait à huis clos à Manhasset, dans la banlieue de New York, de lundi à mercredi, pour tenter de résoudre un conflit vieux de 32 ans. Deux premières sessions de négociations s'étaient tenues en juin et en août, également à Manhasset, sans permettre d'avancer vers une solution de compromis. «Nous espérons que cette fois, le Maroc va coopérer à la pleine mise en oeuvre» des résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental et «s'engagera dans des négociations substantielles», a déclaré vendredi à l'AFP le représentant du Polisario à l'ONU, Ahmed Bujari. «Notre peuple a été frustré» dans son aspiration à l'indépendance, a-t-il dit. «Nous croyons la paix possible (...) mais un nouvel échec du processus (de négociations) aurait des conséquences négatives pour toute la région», a-t-il ajouté. «Cela pourrait nous pousser sur la voie d'une reprise des hostilités et le Maroc en porterait la responsabilité», a averti M. Bujari.        
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