Algérie

A la veille de sa journée d’action prévue demain



La Coordination syndicale appelle à une large mobilisation C’est demain que la journée d’action, à laquelle appelle la Coordination syndicale qui compte pas moins de 13 syndicats autonomes, aura lieu. Hier, son porte-parole, Meziane Mériane, secrétaire gé-néral du SNAPEST a animé une conférence de presse pour inviter les travailleurs de la fonction publique à répondre massivement à «l’appel pour la dignité du fonctionnaire algérien». Bien sûr, au cours de son intervention, il est revenu sur l’appel du chef du Gouvernement. Ce dernier avait invité, samedi dernier, les partenaires sociaux au dialogue. Et Mezine Meriane de s’en féliciter en notant que «la grogne des fonctionnaires a fait bouger le gouvernement qui a déclaré que les portes du dialogue étaient toujours ouvertes aux syndicalistes». Cependant, le porte-parole de la Coordination veut des actes en demandant au chef du Gouvernement une invitation officielle pour les syndicats autonomes qui portent la contestation sociale afin de discuter avec eux la question du statut particulier. Il en doute, toutefois, soulignant la propension des responsables à traiter avec «les syndicats maison», allusion, bien sûr, à l’UGTA de Sidi Saïd, le pompier de service. «Comment ose-t-il parler de dialogue, lui qui ne nous a même pas associés à l’élaboration de l’avant-projet du statut particulier? Il n’a qu’à envoyer une invitation officielle! Je vous signale que nous nous sommes déplacés, plusieurs fois, à la chefferie du gouvernement pour déposer un courrier, mais personne n’a voulu nous recevoir», a-t-il ajouté. Pour Mériane, l’appel du chef du Gouvernement n’est qu’une énième manœuvre pour tenter de torpiller la mobilisation qui provoque, selon lui, des craintes au sommet de l’Etat avec un risque certain de contagion aux secteurs de l’activité économique. «Le chef du Gouvernement exprime sa crainte de voir le mouvement prendre de l’ampleur et paralyser le pays», estime, de son côté, M. Yousfi, responsable du Syndicat national des spécialistes des praticiens de la Santé publique (SNPSSP) qui évoque sa qualité de partenaire social réel. «Bien que nous soyons les vrais partenaires sociaux, le gouvernement préfère dialoguer avec des syndicats non représentatifs et nous marginalise. D’ailleurs c’est ce qui a été fait pour l’élaboration des projets des statuts particuliers», déplore-t-il. Mais, au-delà de la réponse au chef du Gouvernement, la Coordination des syndicats autonomes a tenu, surtout, à réaffirmer sa détermination à se battre et à inscrire son action dans la durée. C’est de cette façon qu’elle compte forcer la main au Gouvernement et le ramener à la table des négociations sur le statut particulier. «Notre pays est riche, mais le peuple est pauvre. Les travailleurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts», s’indignent-il. On parle de malvie, d’inflation, des conditions de travail, de colère des travailleurs..., mais qu’est-ce qui est fait pour améliorer les conditions de vie. L’occasion toute belle de qualifier l’avant-projet de statut particulier de «coquille vide» et la grille des salaires de «méprisante à l’égard des travailleurs». Les syndicalistes se disent, tout simplement, déçus et remontent au créneau. Ils revendiquent de revoir l’avant-projet du statut particulier avec leurs propositions, notamment l’augmentation des points indiciaires à 70 DA et revoir le système de l’évaluation en prenant en considération les diplômes ainsi que l’expérience. On parle également de réduction de la TVA, l’encouragement de la production nationale et la revalorisation du dinar. Au-delà des revendications salariales, la Coordination entend inscrire également au cœur de son combat les libertés syndicales et donc la possibilité aux syndicats autonomes, représentatifs, d’activer et d’exister en tant que vis-à-vis du Gouvernement, déclare le porte-parole de la Coordination qui promet de faire de la journée de protestation «une fête syndicale». H. Senouci


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