Une grande effervescence règne en ces dernières heures dans les marchés
de la ville en cette fin de période de «chaâbane», annonçant l'entame du
Ramadhan. Les commerces des épices et autres ingrédients nécessaires à la
préparation de la cuisine durant le mois sacré sont littéralement pris d'assaut
par les familles. Nombre d'entre elles se sont déplacées, pour la circonstance,
des villes situées dans les contrées limitrophes. Une ambiance particulière
prévaut dans le souk de M'dina Jdida à l'instar des autres marchés de la ville.
Des ménagères, accompagnées parfois d'une ribambelle d'enfants, font le
porte-à-porte des magasins à la recherche de tel ou tel produit, dicté par la
nécessite pour adjoindre la saveur d'un plat. Elles effectuent leurs dernières
emplettes en se plaignant de la brusque envolée des prix, mais ne rechignent
finalement pas à débourser la différence par rapport aux prix proposés quelques
jours auparavant et ce, pour acquérir le produit prisé. «Je ne peux que me
résigner, je n'ai pas le choix. Si ce n'est pas moi qui achète d'autres le
feront, en dépit de la subite hausse pratiquée chaque année en cette occasion.
Les spéculateurs exploitent le facteur temps pour saigner le consommateur », a
fait remarquer Kaddour, un père de famille, qui fait chaque année pour ce
besoin le déplacement de la ville de Mohammedia (ex-Perrégaux), dans la région
de Mascara.
La subite augmentation des prix ayant touché certains produits à large
consommation ne semble plus étonner les ménagères. « Le contraire m'aurait
certainement rendue perplexe et j'aurai automatiquement douté de la qualité du
produit », a expliqué une quinquagénaire, domiciliée à Haï Bouâmama.
Un va-et-vient incessant de clients et de revendeurs notamment,
caractérise l'essentiel de l'ambiance du boulevard Mascara et les venelles
situées dans ses alentours immédiats où jalonnent les magasins versés dans la
vente des dattes. « C'est sacré dans nos us et coutumes.
Durant le mois de carême nos parents et nos ancêtres ont toujours garni
leur «meïda» avec des dattes et du lait pour rompre le jeûne », a confié ce
vieux Oranais demeurant dans le faubourg de M'dina Jdida, gérant d'un commerce
de dattes.
La ruée des ménagères vers certains locaux de commerce versés dans une
activité bien spécifique, peut être aisément expliquée par le rituel plat de
pruneaux mélangés avec des raisins secs, préparé à l'occasion du premier jour
du mois de carême. « C'est très important. Ce plat de cuisine traditionnel est
notamment préparé pour rendre agréable ce mois sacré de piété », a affirmé une
mère de famille. Entre rituel et nécessité, toute une peuplade entre
consommateurs et commerçants caractérise l'animation des marchés de la ville
ces dernières heures en cette fin de la période de « chaâbane » synonyme de la
veille de la nuit du doute. « Si vous jetez une aiguille, vous ne la verrez pas
tomber », nous dit une ménagère, ironisant à propos de la foule qui a envahi,
hier, M'dina Jdida et les autres marchés de la ville.
Quant à la circulation
automobile, la situation était infernale hier dans le tout Oran et les agents
de la circulation étaient débordés, même avec les renforts, très visibles
d'ailleurs.
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Posté Le : 11/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.lequotidien-oran.com