Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et son homologue français, M. Bernard Kouchner, se sont entretenus samedi de différentes questions bilatérales et internationales. L'état actuel des relations algéro-françaises permet de «nous conduire à aller de l'avant pour faire, notamment de la coopération économique, non seulement une réalité mais une projection vers le futur beaucoup plus ambitieuse», a affirmé M. Medelci lors d'un point de presse conjoint animé avec son homologue français. M. Medelci a souligné «la volonté de nos deux présidents qui ont défini le cadre de la coopération bilatérale dans ses grands axes». «Cette coopération se situe au niveau économique, mais aussi sociétal et humain», a-t-il poursuivi, rappelant que l'Algérie traverse aujourd'hui une conjoncture favorable qui lui permet d'atteindre ces objectifs de coopération et parce que «la volonté politique converge aujourd'hui plus que jamais vers une avancée plus substantielle des investissements en Algérie». M. Medelci et M. Kouchner ont aussi évoqué le projet d'Union méditerranéenne proposé par le président Sarkozy. «Il y a encore beaucoup à convaincre au niveau européen et au niveau de la rive sud de la méditerranée», où «le message est bien compris» , a ajouté M. Medelci, notant «qu'il reste à faire ensemble les départs nécessaires pour démontrer que c'est un projet commun qui est porté par tous ceux qui sont capables de lui apporter leurs ressources et leur bonne volonté» . Les deux ministres ont aussi évoqué la question de la circulation des personnes et des échanges humains. Ils ont également discuté du projet de refondation de la Convention culturelle scientifique et technique, dont la nouvelle formule comporte «des segments importants tels que le segment économique». La nouvelle convention prendra la dimension d'un «partenariat beaucoup plus large et sera mise en oeuvre à travers des accords particuliers». M. Medelci a assuré par ailleurs que l'Algérie, qui peine à attirer les hommes d'affaires étrangers en dehors du secteur des hydrocarbures, allait améliorer les «conditions d'accueil des investissements» et faciliter la délivrance de visas de long séjour. Le ministre des Affaires étrangères français a déclaré pour sa part que «l'Algérie est un grand pays, c'est un pays ami, nous voulons en faire un pays frère». Interrogé sur la notion de «pardon» alors que l'Algérie demande à la France de reconnaître les «crimes» commis durant les 132 ans de la colonisation, M. Kouchner a répondu: «Le temps n'est ni à la repentance ni à l'acrimonie». «Il ne faut offenser personne. Certains sont capables de l'entendre, d'autres non. Laissez le temps offrir son temps, non pas du pardon, mais du passé. Ni pour les uns ni pour les autres, le pardon n'est un mot qui s'impose», a-t-il estimé. Il a rappelé que la France «était divisée» pendant la colonisation et que lui-même se trouvait du côté de ceux qui considéraient l'indépendance de l'Algérie «comme indispensable, nécessaire et évidente». «Nous avons eu des divergences et des fracas, maintenant construisons ensemble», a-t-il plaidé, soulignant que Paris voulait faire de sa relation avec Alger «une relation stratégique» et du pays «un partenaire de premier choix». M. Medelci et M. Kouchner ont aussi discuté de différentes questions internationales, dont notamment la question du Sahara Occidental, du Proche-Orient - à la veille de la tenue de la conférence d'Annapolis - et du Darfour.
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Posté Le : 25/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Synthèse R N
Source : www.lequotidien-oran.com