A une journée de l'Aïd El Adha, les préparatifs s'accélèrent. Dans tous les ménages algériens, c'est la course pour les derniers achats. Une animation particulière caractérise toujours les rues de toutes les villes du pays, au moment où les marchés sont pris d'assaut par une marée humaine en quête d'approvisionnements nécessaires pour célébrer cet événement religieux. Les Algérois procédaient aux derniers préparatifs inhérents à cette fête religieuse, mettant l'accent sur l'achat d'habits neufs pour les enfants, ainsi que le mouton dont le prix est jugé excessivement cher, cette année. Les prix demeurent sensiblement élevés par rapport à la même période de l'année précédente. Les maquignons et les revendeurs expliquent cette situation par la sécheresse qui reste parmi les principales causes de l'augmentation des prix des fourrages, alors que d'autres intervenants la justifient par la restriction des sites de vente.
A Alger, en dépit d'un arrêté de la wilaya interdisant la vente de moutons dans les quartiers, nombreux sont ceux qui continuent à écouler leurs bêtes dans des locaux ou des hangars non réglementés. La hausse des prix des moutons a été constatée dans toutes les régions du pays. Dénicher, à Skikda, un mouton à moins de 30.000 DA relève de la gageure. Les bêtes destinées pour le sacrifice sont proposées au double de cette somme, parfois davantage, ce qui n'est pas sans provoquer le mécontentement des «petites bourses».
Certains citoyens n'hésitent pas à se rabattre sur les caprins dont le prix varie de 9.000 à 13.000 DA.
Toujours à l'est du pays et comme à l'accoutumée, l'avenue «Souaga», située en plein centre de Khenchela, s'est transformée, à quelques jours de l'Aïd, en marché fourmillant, attirant des acheteurs des quatre coins de la wilaya en quête de denrées diverses, mais surtout des articles nécessaires à l'accomplissement du sacrifice rituel. Chaque coin libre de cette artère est squatté, jusqu'au dernier mètre carré, par des jeunes gens proposant couteaux de taille et de forme multiples, outils de dépeçage de carcasses, charbon de bois, broches en métal ou en bois et autres braseros.
Ce sont le plus souvent des chômeurs et des petits artisans qui saisissent cette occasion pour se faire un peu d'argent. L'on affirme que cette activité de quelques jours permet même à certains «dégourdis» de se payer le mouton de l'Aïd. Même constat à l'ouest du pays. A Oran, à quelques jours de l'Aïd, les commerçants saisonniers ont investi les rues et les artères de la ville. Ils proposent toutes sortes de produits en rapport avec le rituel du sacrifice de l'Aïd El-Adha. Les ruelles marchandes et les marchés de la ville d'Oran foisonnent de jeunes et de moins jeunes, spécialisés chacun dans un créneau. Ces jeunes exposent leur marchandise, essentiellement du charbon, des couteaux, des barbecues traditionnels, entre autres, et à profusion. Si certains d'entre eux ont jeté leur dévolu sur la vente de charbon, d'autres proposent tout l'attirail du parfait boucher ou «égorgeur de mouton», c'est selon, avec la gamme complète de coutellerie et des accessoires indispensables au sacrifice. Une troisième catégorie s'est reconvertie pour cadrer avec l'évènement, en apprentis aiguiseurs, très sollicités d'ailleurs par les citoyens désireux d'accomplir eux mêmes ce rituel. Mais le plus surprenant est que nombre de vendeurs de charbon et de couteaux et autres haches s'est multiplié à l'approche de cette fête religieuse. Ils investissent les cités d'habitation, les quartiers et les lieux de vente de moutons et sillonnent les artères. Proposant le kilo entre 70 et 80 DA, les vendeurs de ce combustible sont très sollicités en telle période.
Côté sécurité, un plan de barrage routier «exceptionnel» a été mis en place depuis quelques jours par les services de la Gendarmerie nationale de Médéa afin de renforcer les opérations de contrôle d'acheminement du cheptel ovin. Ce plan de prévention «exceptionnel», qui restera opérationnel jusqu'au jour de l'Aïd, est destiné, selon la même source, à éviter l'introduction sur le marché de cheptel ovin issu de vols commis dans la région ou dont les propriétaires ne disposent pas de documents administratifs exigés par la réglementation, en l'occurrence un registre de commerce et un certificat délivré par un vétérinaire mandaté.
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Posté Le : 05/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com