Algérie

A la veille de l'aid el adha : Ces commerçants qui changent d'activité



A la veille de l'aid el adha : Ces commerçants qui changent d'activité
Photo : Fouad S. A l'approche de l'Aïd El Adha, plusieurs commerçants se sont investis dans la vente de moutons, laissant de côté leurs activités initiales de façon provisoire. Pour attirer les clients, ces derniers ont métamorphosé leurs locaux. Chaque année, le phénomène se répète malgré les conditions émises par les autorités locales concernant ce genre de changement. Pour changer d'activité, la loi stipule que les commerçants sont obligés d'adresser une demande au président de l'APC qui devra leur délivrer une autorisation. Dans les différents quartiers de la capitale, un grand nombre de commerçants a versé dans cette activité lucrative, comme c'est le cas de ce vendeur d'alimentation générale à  Bab El Oued. Pour vendre des moutons, le propriétaire de ce magasin a déstocké ses produits, démonté ses étals ainsi que son frigo pour laisser la place à  sa nouvelle marchandise. «Chaque année, je transforme mon magasin en un point de vente de moutons», dit-il. «Â Je suis le cours des évènements», lance-t-il. Et d'ajouter : «Durant le Ramadhan je me spécialise dans la vente de gâteaux orientaux et du pain traditionnel». Sur la question relative aux sanctions qui peuvent découler à  l'issue de cette initiative, le propriétaire semblait sûr de lui. «Je ne risque rien, le magasin m'appartient». Selon Tahar, propriétaire d'une agence immobilière à  proximité du nouveau «maquignon», cette situation est désagréable. «Cela gène ma clientèle notamment pour le stationnement», observe-t-il désemparé. Même constat au niveau de la rue Debbih Chérif (Alger-centre). Ici, un mécanicien a complètement déplacé son matériel libérant la place aux moutons. Il a loué son espace à  un maquignon venu de Djelfa, qui y a installé 40 têtes. «Le propriétaire du local ne trouve pas d'inconvénient dans la mesure où la location de son espace lui a apporté 40 000 DA en 10 jours en plus d'un mouton de qualité», a précisé le vendeur. Seul souci, les habitants du quartier se plaignent de cette situation qu'ils qualifient de «désastreuse». «Notre quartier est devenu insalubre en plus des odeurs nauséabondes dégagées par le local», observe Walid membre du comité du quartier. «On se réunit chaque vendredi pour nettoyer les immeubles et les ruelles mais rien ne semble assaini», se plaint-il. C'est dire que tous les propriétaires de locaux se sont donnés le mot. Au quartier du Val Fleuri, au niveau des Tagarins à  Alger, plusieurs vendeurs de fruits et légumes ont changé eux aussi de vocation. Les tables dressées autrefois pour exposer la marchandise, n'existent plus. Les commerçants ont convenu d'investir cet espace en dressant un grillage tout autour pour protéger leurs moutons. «L'Aïd constitue pour nous une aubaine», indique Ghanou un des vendeurs. Selon lui, beaucoup de marchands conviennent chaque année de changer d'activité durant une courte période pour en tirer profit.Connu pour son calme et sa verdure, ce quartier s'est transformé en une véritable ferme à  ciel ouvert. Les moutons exposés à  la vente ont entraîné foule de gens en quête d'une bonne affaire. De ce fait, la ruelle menant vers la mosquée se trouve pratiquement obstruée à  la circulation. En s'aventurant de changer d'activité sans aviser leurs APC, les commerçants risquent gros. Bien que le phénomène soit occasionnel, il n'en demeure pas moins que la sanction existe allant jusqu'à la fermeture du local.


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