À LA VEILLE DE L'AID Rush sur le pain

A la veille de l'Aïd, les Algérois ont pris d'assaut les boulangeries. Ils veulent faire le «plein» de peur de revivre les situations de pénurie.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Alger se vide de ses commerçants notamment de ses boulangers, à chaque fête religieuse. Les Algérois semblent ainsi vivre avec la hantise de la pénurie de pain pendant ces jours fériés. Pour y remédier, hier, à la veille des fêtes de l'Aïd El Kebir, les boulangeries ont été envahies. Béni Messous, El Biar, Belcourt, 1er-Mai, des files d'attente se sont formées devant les boulangeries. «J'ai décidé de prendre 20 baguettes dont une quantité sera mise au congélateur, et ce, par précaution», a déclaré une dame. «Le problème du pain est récurrent et aucune solution ne se profile à l'horizon. Les boulangeries restent fermées non seulement pendant la journée de l'Aïd, mais pendant toute la semaine. Il n'existe ni sanction ni organisation», a déclaré un consommateur, en colère. Et d'ajouter : «Les employés rentrent chez eux passer l'Aïd auprès de leurs familles et personne n'assure les permanences ». De leur côté, les boulangers affirment qu'ils assureront les permanences pendant la journée de demain. «Nous n'allons pas fermer ni durant la journée de demain ni le reste de la semaine», rassurent les boulangers. Des promesses qu'ils réitèrent, cependant, à chaque fête, sans vraiment les tenir. Pendant, l'Aïd El Fitr dernier, les appels de sensibilisation du ministère du Commerce et de l'Union générale des commerçants et artisans algriens (UGCAA) à l'adresse des commerçants pour assurer la continuité de service n'ont pas dissuadé les boulangers de suspendre leur activités. Certains magasins ont ouvert une semaine après. L'UGCAA interpelle, à chaque fois, les pouvoirs publics pour instaurer une réglementation sur les jours fériés pour les commerces. En attendant, pour pallier à cette situation, l'Union nationale des boulangers, en partenariat avec le ministère du Commerce, a procédé à l'installation de commissions mixtes de régulation du calendrier de permanence des commerçants. Toutefois, en l'absence d'une loi, les commerçants ne sont visiblement pas près d'assurer la continuité du service pendant les jours fériés.