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A la veille d'un sit-in, des chômeurs de Ain Beida ont été violemment agressés par des civils


A la veille d'un sit-in, des chômeurs de Ain Beida ont été violemment agressés par des civils
A la veille d'un rassemblement qu'ils avaient prévu ce samedi au centre ville, des chômeurs de Aïn Beida ont été violemment agressés par des individus. Une agression que dénonce le réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme (RADDH) et la Coordination Nationale de la Défense des Droits des Chômeurs (CNDDC).
Selon le réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme, des "membres de la Coordination Nationale de la Défense des Droits des Chômeurs (CNDDC) de Aïn Beida, dans la wilaya de Oum El Bouaghi, ont subit des violences et agressions d'une rare gravité et des intimidations de différentes natures" par des individus qualifiés de "Baltaguia". L'intensité de la violence commise contre ces chômeurs et les blessés enregistrés ont poussé les organisateurs à ajourner leur rassemblement prévu au centre ville de Aïn Beida. Les incidents ont démarré en milieu de l'après midi de vendredi lorsque des individus, dont certains portaient des armes blanches, se sont pris à un groupe de chômeurs, membres de CNDDC de Aïn Beida, qui se trouvaient à la place Maqam Chahid au centre de la ville. Selon différents témoignages, l'attaque a été planifiée pour saboter le mouvement que se préparait à organiser les chômeurs. Tout a commencé après les prêches virulents des imams des différentes mosquées de la ville à l'encontre du mouvement de chômeurs. Chargés d'une mission de "rédemption", les imams ont quasiment désigné les chômeurs à la vindicte des "baltaguia", accusant ceux qui réclament le droit de travailler, de vouloir créer la zizanie dans le pays. Il s'en est fallu de peu pour que l'incident planifié ne débouche sur une mort d'hommes. C'est justement pour éviter l'effusion du sang et préserver le caractère pacifique du mouvement que les organisateurs ont préféré annuler le rassemblement qui était prévu ce samedi.
La stratégie de la surprise
Un membre de la CNDDC, Tahar Belabbes, qui a échappé au lynchage et a dû quitter rapidement la ville de Aïn Beida, où il était venu pour soutenir le rassemblement, affirme que dorénavant le mouvement des chômeurs va "utiliser la stratégie de la surprise". "Nous avons jusque-là respecté la loi en déposant des demandes de rassemblement aux autorités compétentes. Mais il semble que cette démarche nous met en danger puisque les dates et les lieux de nos rassemblements sont connus d'avance. Dorénavant, nous allons agir sans en informer les autorités", nous a déclaré Tahar Belabbes. Selon lui, à son retour vers Constantine avec d'autres membres du Comité, leur voiture a été "suivie" et a même failli "se faire renverser". "D'autres militants ont également été suivi", affirme notre interlocuteur. A propos des incidents de Aïn Beida, Tahar Belabbes accuse le maire de la ville. "C'est le maire de Aïn Beida qui a poussé ces voyous pour nous attaquer". Selon lui, "des rassemblements des comités de chômeurs à l'Est du pays dérangent les autorités" qui voudraient "garder un caractère régional au mouvement et le cantonner au Sud du pays uniquement".
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