Près d'un quart de siècle (23 ans) à la tête du Rassemblement pour la
culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi a décidé de
céder son poste de président.
C'est ce qu'il a annoncé, hier, à l'occasion d'un discours prononcé à
l'ouverture du congrès du parti dans la capitale. «Avec une conscience sereine
et une pleine confiance en l'avenir, je vous annonce ma décision de ne pas me
présenter au poste de président du RCD», a-t-il annoncé hier, en ajoutant
qu'après réflexion, «il est temps que les compétences formées dans et par le
parti s'expriment et s'accomplissent».
Saïd Sadi précise, toutefois, qu'il va
continuer à militer au sein du parti en tant que simple militant.
«Il va de soi que je resterai militant car j'estime que l'on n'a pas le
droit de revendiquer la liberté et la justice et s'exonérer d'un engagement
personnel dans les luttes qui se mènent pour la démocratie», a-t-il fait savoir
aux congressistes.
Le président du RCD est revenu, par
ailleurs, sur les choix prônés et décidés par le parti depuis sa création.
«Notre rassemblement est la seule formation algérienne, malgré toutes
sortes d'entraves, à avoir tenu régulièrement ses réunions et débattu de toutes
ses décisions dans ses instances», se félicite Sadi
en soulignant que «le RCD est le seul parti à avoir rendu publiques ses
résolutions».
Saïd Sadi a aussi justifié la «purge» qu'il a
opérée, ces dernières années, à l'intérieur de son parti en affirmant que la
gestion des conflits au sein du RCD a été traitée par une structure autonome
qui a toujours su faire la différence entre l'erreur et la faute.
«Les décisions arrêtées l'ont été en conformité avec les dispositions
statutaires. Et quand des tentations de collusion avec le pouvoir ou des actes
délictueux ont été commis au nom du rassemblement, les sanctions prises ont été
les mêmes quel que soit le niveau de responsabilité», a déclaré Saïd Sadi en notant qu'en 23 ans d'existence du RCD, les
réunions du parti ont été interrompues à seulement deux reprises, l'une à cause
d'un état d'ébriété, et l'autre pour des propos injurieux.
«Contrairement à la propagande de la presse publique et parapublique, vous
savez aussi que ceux qui ont été rejetés par le parti ne l'ont jamais été à
cause d'une opinion ou de prétendues divergences idéologiques qui n'ont jamais
été formulées dans le cadre des structures du rassemblement», dira Sadi à l'adresse des cadres de son parti.
Sadi dira
que depuis le dernier congrès du parti en 2007, le RCD a dû veiller à
entretenir «une éthique politique dans un univers de reniement et de prédation
générale, préserver un fonctionnement moderne et démocratique dans nos rangs, garder
le cap de la construction d'un projet alternatif, mettre en Å“uvre nos
résolutions et animer le débat national et communiquer dans une vie publique
éteinte».
Le président du RCD accuse nommément le DRS (Services de renseignements
algériens) de diaboliser le parti.
«Pour le DRS, notre rassemblement devait, plus que tout autre parti, être
diabolisé et contenu dans des dimensions et des apparences ne dépassant pas le
rôle d'alibi démocratique», soutient Saïd Sadi qui
rappelle, par ailleurs, les tentatives de son parti de marcher dans la capitale
l'année dernière et empêchées pour cause, ajoute-t-il, «d'officines de
propagande staliniennes».
Pour le président du RCD, qui rappellera également ce qu'il qualifie de
choix de l'islamo-populisme», décidé en 1958 comme
antidote à la démocratie, hormis Boudiaf, aucun dirigeant, ni gouvernement n'a
voulu lancer un débat sur ce «glissement tectonique qui a provoqué la
régression dans laquelle se délite la nation».
En fait, le constat du président du RCD est sans appel en n'hésitant pas
à qualifier de «criminels» les choix qui ont été faits depuis 1962, date de
l'indépendance du pays.
Le successeur de Saïd Sadi devrait être connu
aujourd'hui à l'issue des travaux du congrès.
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Posté Le : 10/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com