Algérie

À la rencontre de la Résistance



À la rencontre de la Résistance
Networks arabes téléguidés contre initiative citoyenne algérienne, c'est presque en ces termes qu'on peut définir le voyage d'une délégation "officieuse" algérienne, en décembre dernier, au Moyen-Orient dans le sillage de la résistance arabe contre le nouvel ordre mondial. Composée de journalistes, hommes politiques et citoyens de tous bords, cette délégation est issue du Comité national pour le soutien de la résistance en Syrie et au Liban, une initiative citoyenne "électronique" née aux lendemains des menaces de Washington de bombarder le Damas de Bachar al-Assad. Un voyage presque "initiatique" au c'ur d'une résistance souvent occultée par ces chaînes d'information toutes puissantes financées par les monarchies du Golfe, Al-Jazeera en tête de peloton. Hakim Bendaha, un journaliste d'Oran, nous raconte ce périple qu'il qualifie volontiers de "circuit plus ethnique que géographique" en terrain miné.Si la Syrie reste géographiquement loin des préoccupations quotidiennes des Algériens, ce qui s'y passe et surtout le rôle obscur et le jeu dangereux auquel s'y adonnent Doha et Riyad peuvent facilement toucher le pays dans les toutes prochaines années pour peu que l'Algérie baisse sa garde. Un risque physique réel accentué par la volonté du Qatar de redéfinir la carte du monde arabe sur instruction des Etats-Unis d'Amérique conjugué aux desiderata de l'Arabie saoudite d'exporter son wahhabisme dans tous les pays arabo-musulmans.Dans tout ce magma politico-militaire qui déborde dangereusement des frontières syriennes, Hakim Bendaha voit la résistance, à travers le voyage en Syrie et au Liban, comme l'un des premiers remparts contre ces tentatives de déstabiliser les nations arabes, comme on les connaît dans leur configuration actuelle, par le truchement d'un démembrement à l'irakienne ou à la soudanaise et qui commence à faire son petit chemin en Libye.Damas, de l'autre côté des barbelés, derrière les check-points de l'armée régulière, la vie continue. "Le soir, des femmes seules se baladent dans une ville en guerre", raconte notre interlocuteur qui ne peut pas s'empêcher de faire le parallèle avec nos rues peu sécurisées. Il évoque la résistance, celle des Syriens face aux groupes armés importés d'un peu partout et parle des crimes qui ont été commis au nom d'un islam galvaudé. Pourtant la résistance est des deux côtés des tranchées puisque chaque camp revendique une légitimité de principe. Quid des Algériens ' "L'Algérie est l'un des rares pays sinon le seul à n'avoir pas déserté le pays. Son ambassade est toujours ouverte et les 'besnassas' algériens continuent toujours de commercer avec leurs homologues syriens même si Alep a été complètement dévastée", dira-t-il. Pourtant les Algériens ne sont pas tous partis en terre de Syrie pour faire du commerce puisque à en croire l'agence de presse américaine United Press, ils seraient 274 Algériens ayant rejoint les milices combattantes arabes, tués en Syrie depuis le début du conflit dans ce pays à fin 2013. Le 10 mars dernier, un Algérien, combattant en Syrie, a été abattu par l'armée syrienne. Abou Soheib Al-Jazairi a trouvé la mort dans la région d'Al-Zara dans la banlieue ouest de Homs. Il était l'un des chefs militaires de la milice salafiste Jound Al-Sham.Après Damas, direction le Sud-Liban, fief de la résistance libanaise contre Israël. Première étape de l'escale libanaise, le village martyr de Houla, à la frontière israélienne. "Jusqu'à aujourd'hui, les mères des martyrs attendent toujours cette reconnaissance due à leurs enfants", raconte, ému Hakim Bendaha. La délégation algérienne rencontrera ensuite, à Nabatieh, le représentant de l'Alliance libanaise pour la résistance, une organisation multiconfessionnelle qui regroupe en son sein druzes, chiites, sunnites et chrétiens. Un exemple, selon notre interlocuteur, qui renseigne sur l'unification des rangs face à l'ennemi extérieur. "Sur place, on a pu prendre la mesure de cette résistance contre Tsahal, de ceux que les combattants pour la liberté ont réalisée, mais malheureusement leur lutte a été marginalisée, occultée par ces médias arabes lourds qui n'ont d'autres soucis que celui de semer la division parmi les Arabes", nous explique Hakim Bendaha.Il parle aussi d'un projet de société porté à bras-le-corps par cette résistance et partagé par les partis politiques et la société civile. À Beyrouth, il nous dira avoir rencontré le représentant du Djihad islamique au Liban qui refuse toute divergence entre chiite et sunnite et qui l'impute au jeu malsain des médias. Notre interlocuteur évoque lui "le grand mensonge des médias et de la propagande pour diviser les musulmans". Et pour illustrer son propos par rapport aux dangers de contamination de la guerre civile en Syrie, l'Arabie saoudite qui vient d'inscrire plusieurs groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda, dont Daech et le Front Al-Nosra, sur la liste des organisations terroristes. Une riposte au Qatar, premier soutien financier des groupes armés activant en Syrie.S ONomAdresse email




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