Algérie

A la pointe !



La montée organisée en rang serré, tantôt en voiture,tantôt à pied, tantôt à bicyclette ou en mobylette. Chacun grimpe selon sesmoyens ou son envie. Atteindre la cime. Voilà l'objectif de tous. Tous enavant, chemin fléché, pointe la tête du lieu convoité. Les cabas prêts à êtreouverts: une fois installé, le pique-nique s'invite. Ah, quel bonheur encette belle journée de janvier ! Le mimosa fleurit. Les odeurs de printempss'annoncent, émoustillant les envies de liberté. Affranchissement. Délivrance.Le vendredi après-midi, les familles, les aimants, lescélibataires, tous se retrouvent sur les hauteurs d'Oran. Le funiculaire sertd'animation pour les badauds qui font la queue plusieurs heures pour avoirl'opportunité de descendre la montagne. Descente en pente. Dénivellationenivrante. Versant oranais. Rire. Oublier. La quotidienneté. On s'élève dansles montagnes, il est facile de se transformer en oiseau. Ou en drôled'oiseau... L'air y est différent de celui de la ville en contrebas. Onrespire. On voit tout en lumière depuis tout le haut. Le calme vous isole dumonde. Fini la cacophonie des voitures, la bousculade. Au sommet, le summum. Ondevient tous myopes. La ville offre des reliefs et des couleurs différentes. Onest fasciné. Ravissement des sens. On en oublie la réalité des quartiers,arpentés pourtant toute la semaine.En contrebas, la place d'armes, un carré rectiligne. Lesecteur de Sid El-Houari ressemble à un bout de Sahara car les maisons ocres,affaissées par endroits, inégales, dessinent en vague des monts. Le Sheraton auloin donne l'impression d'une cathédrale de verre limitant la ville moderne.Une autre portion de maisons habitées sur les toits, où du linge de toutes lescouleurs est étendu, donne l'impression de cubes superposés avec des taches decouleur vive. Au loin, comme sur la terre ronde, Oran semble être un écrin devisages souriants.Plus le temps passe, plus la descente sera rude. Onatterrira à la naissance de la ville. Apparaîtra le tableau noir du malheur.Celui-là même que les hommes ont crayonné en ébauche inachevée de leur propremain. Quand allez-vous effacer le tableau noir du malheur pour les traits dubonheur? La recette est le haut. Allez voir, vous comprendrez.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)