Algérie

A la place des Martyrs, le dernier combat des patriotes


Sous un soleil de plomb, ils attendent la réponse que doit leur transmettre le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, à qui ils ont remis une plateforme en huit points. Une attente qui met à rude épreuve les nerfs de la centaine d’entre eux présents sur place. Pour Tarek, porte-parole du mouvement, «il n’est pas question de quitter les lieux sans avoir obtenu satisfaction. S’il faut mourir sur place, on est prêts à le faire. On s’est battus pour ce pays contre le terrorisme et aujourd’hui la République nous rejette comme des malpropres». Sans contrat, sans couverture sociale et payés 11 000 DA jusqu’en 2003, ils ont réclamé des contrats, en vain. Depuis 2010, l’Etat a consenti à leur proposer des CDD (contrats à durée déterminée) d’une année renouvelable pour un salaire de 20 400 DA. Mais cette offre s’est accompagnée d’une purge dans les effectifs. «Pendant des années, on nous a assurés que nous avions le droit au remboursement de nos soins en cas de problèmes de santé. Mais ils nous ont menti. Quand on a demandé des contrats, ils ont décidé de nous désarmer et de nous mettre à la porte.» Pour les patriotes qui ont pris les armes pour venir en aide à l’Etat algérien dès 1995, pendant la décennie rouge, l’incompréhension et le ressentiment envers les responsables du pays sont profonds. «On ne demande pas l’aumône. On demande juste de la considération. Nos revendications ne sont pas uniquement d’ordre financier, elles comportent aussi une forme de reconnaissance pour les sacrifices que nous avons consentis», souligne un patriote, avant d’ajouter : «Comme les moudjahiddine, nous voulons que des attestations nous soient remises car nous ne sommes pas des mercenaires.» Abandonnés par tous et ignorés par le pouvoir politique qui a décidé de faire une croix sur des effectifs devenus beaucoup plus encombrants qu’utiles. «On a reçu la visite de personnes alors que des chefs de zone avec lesquels nous avons combattu, devenus puissants et riches, n’ont même pas daigné venir nous soutenir. On est peut-être seuls, mais on ne lâchera rien. Ecrivez dans votre journal que les patriotes ne sont pas des terroristes», défend Tarek.
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