Que faut-il retenir de préférence de ce match d'ouverture de la CAN ?
L'extraordinaire renversement de situation ? Le score fleuve inhabituel ? Le
dynamisme des Angolais portés par tout un peuple ? Les éclairs de Keita et
Kanouté ? Ou le sens du placement du «petit» Flavio, qui fut l'auteur de deux
réalisations de la tête ? Avec le score de 4 à 0 à la 74e minute, l'affaire
semblait pliée pour les Angolais, à la grande joie de leurs supporters. Mais
décidément, le football n'est jamais avare de surprises, puisque, en 10
minutes, les Maliens sont revenus à 4 partout, au grand dam des milliers de
spectateurs et, surtout, de l'entraîneur Manuel José qui n'en croyait pas ses
yeux. Et pourtant, tous les chiffres attestent l'évidente supériorité de
l'équipe du pays hôte, à savoir le pourcentage de possession du ballon, le
temps de jeu, les occasions et les tirs au but.
La différence de styles fut
évidente dès le coup d'envoi. Les Angolais étaient plus rapides et occupaient
rationnellement le terrain. La circulation du ballon était des plus fluide. A
l'inverse, les Maliens ont paru empruntés et plutôt hésitants.
En outre, ils n'ont pas réussi à
élever le rythme de leur jeu. Est-ce à cause de leur morphologie, surtout celle
des défenseurs et des attaquants ? Ou est-ce tout simplement un manque
d'homogénéité que l'entraîneur nigérian Keshi n'a pas réussi à instaurer ?
D'ailleurs, les défenseurs du Mali se sont fait surprendre à deux reprises en
première mi-temps par un Flavio qui avait une vingtaine de centimètres de moins
qu'eux quant à la taille.
Ce constat met en exergue le sens
du placement de cet attaquant, tout aussi bien que le manque d'à-propos des
arrières des «Aigles». Il est vrai que les Palancas Négras, très dynamiques,
ont constamment harcelé le porteur du ballon adverse, obligeant ce dernier,
soit à perdre le cuir, soit à le balancer vers l'avant où il était intercepté
par les Angolais. En outre, et suite probablement aux consignes de leur
entraîneur, même les attaquants ont exercé un pressing haut, dans le camp du
Mali, d'où les nombreuses récupérations de balles.
Il faudrait être frappé de cécité
pour ne pas remarquer le précieux apport de Keita lorsqu'il est entré et qui,
par son sens de la passe juste et son opportunisme, aura été le «détonateur» de
la révolte de son équipe dans les dix dernières minutes. Il fut épaulé
efficacement par l'expérimenté Kanouté, auteur d'un but de la tête. Grâce à ses
individualités, le Mali est revenu de loin, mais il devra revoir le secteur
défensif, où les Tamboura, Diamoutène, Maiga et Soumaré ne donnent pas des
gages de solidité, au même titre que leur gardien Sidibé. D'ailleurs, le keeper
angolais non plus n'est pas exempt de tout reproche, et nous sommes certains
que ces portiers ne font pas partie de la division excellence.
Ceci dit, ce résultat nul est
plutôt favorable pour l'équipe nationale algérienne, cette probabilité a été
évoquée dans notre précédente édition. Les Verts ont tout intérêt à battre le
Malawi avant d'affronter le Mali qui paraît plus prenable que l'Angola. En
effet, celui-ci confirme les spécificités de son football étalées lors de la
précédente CAN (2008), à savoir un jeu sans fioritures, à une touche de balle,
favorisé par des déplacements incessants offrant des solutions au porteur du
ballon. Espérons que Saâdane a pris bonne note des qualités et des défauts des
adversaires de notre équipe nationale. Car, ce n'est qu'en exploitant à bon
escient ces différents paramètres que les coéquipiers de Mansouri pourront
tirer leur épingle du jeu et justifier les pronostics des nombreux observateurs
sollicités par les médias spécialisés.
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Posté Le : 12/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com