La matière historique aura marqué l'actualité éditoriale de l'an 2012 en Algérie avec de nombreuses publications et des rencontres multiples sur l'écriture de l'histoire, thème dominant en cette année du cinquantenaire du recouvrement de l'Indépendance nationale.
Des ouvrages parus cette année, entre essais, témoignages, romans, et beaux-livres ont proposé au lecteur des retours sur les périodes phares de l'histoire du pays, témoignant d'une volonté partagée entre éditeurs, auteurs et universitaires, d'amorcer un débat porteur d'enseignements sur le passé et autant d'éclairages sur l'avenir. A commencer par les ouvrages de spécialistes, comme «Histoire de l'Algérie à la période coloniale», co-édité par Barzakh et La Découverte qui propose sous la direction de chercheurs algériens et français, une anthologie des travaux «novateurs» conduits sur cette période. Des historiens algériens se sont aussi penchés sur des zones occultées de la guerre d'indépendance, comme le rôle de l'Organisation secrète (OS) de la Fédération de France du Front de libération nationale, mis en évidence par Daho Djerbal (éd. Chihab). «Aspects de la repentance» (éd. Barzakh), un essai marquant de l'actualité éditoriale en 2012, réunit intellectuels algériens, tunisiens et français autour d'une notion religieuse, entrée par effraction dans la sphère politique pour réclamer la reconnaissance des crimes coloniaux. Outre les travaux d'historiens, des témoignages d'acteurs de la guerre d'indépendance sont parus, dont celui de Pierre et Claudine Chaulet, sous-titré «Le choix de l'Algérie» (éd. Barzakh), qui retrace le parcours d'avant et d'après l'indépendance de ces deux figures militantes. Parmi les témoignages attendus, l'autobiographie de l'ancien président de la République algérienne, Chadli Bendjedid, dont le premier tome est paru aux éditions Casbah, peu après son décès le 6 octobre dernier. En littérature, des écrivains algériens se sont, eux aussi, inspirés de l'histoire de l'Algérie, comme prétexte à la satyre chez Habib Ayoubb dans «Le remonteur d'horloge» (éd. Barzakh), ou à travers les souvenirs personnels du 5 juillet 1962 de dix-sept écrivains algériens et français, dans «Ce jour-là» (éd. Chihab). L'hommage rendu aux grands écrivains de la nation libérée Cette présence de la matière historique dans la littérature algérienne a d'ailleurs constitué le thème du colloque «Littérature et Histoire», organisé en marge du 17e Salon International du livre d'Alger (Sila, 20-29 septembre). Des universitaires y ont mis en évidence le traitement de la matière historique par des auteurs comme Mohamed Dib, Rachid Boudjedra ou encore Kateb Yacine, depuis la guerre de libération nationale (1954-1962). Le 17e Sila a, par ailleurs, permis de mettre en évidence une multitude de publications de récits de la guerre de libération, des crimes coloniaux et de la torture, au plus près du thème du Salon («Mon livre, ma liberté»). L'année du cinquantenaire aura aussi été celle de l'hommage rendu à de grands écrivains algériens, vivants ou disparus, avec notamment, des tentatives éditoriales (rééditions, traductions, monographies) afin de mieux les faire connaître au lectorat algérien. L'accès aux classiques algériens édités en France reste conditionné par l'achat des droits d'auteurs, un problème toujours en suspens et que des autorités françaises, en visite à Alger, se sont engagées à examiner avec toute l'attention que la question mérite. Au rayon des beaux-livres, «L'Algérie, année zéro» de la plasticienne algérienne Dalila Dalléas Bouzar revient sur des séquences de la guerre d'indépendance et des années du terrorisme, dans une tentative de rappropriation de l'image, en retravaillant des clichés de photographies, commentés par des chercheurs algériens et étrangers.
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Posté Le : 25/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.lnr-dz.com