Un moudjahid et un intellectuel nationaliste«Ce film est une référence documentaire visuelle de l'histoire de la Révolution algérienne» indiquera le réalisateur rappelant l'importance du devoir de mémoire...La salle Ibn Khadloun a connu la semaine dernière la projection en avant-première du film Colonel Lotfi, à quelques semaines de la projection de son autre film historique dédié à Krim Belkacem. Une sortie simultanée qui s'explique par le fait que le tournage et surtout le montage se faisaient carrément en même temps.Pour ce long-métrage dédié à cette grande figure qu'est le colonel Lotfi, en plus de quelques acteurs remarqués qui ont partagé la même affiche de son précédent film, le réalisateur a choisi le jeune Youcef Sehairi pour camper le rôle principal, celui de Lotfi, alias, Dghine Boudghene Benali de son vrai nom.Une mission interprétée à la hauteur selon les ouï-dire, ce qui n'est pas le cas pour le film lui-même qui, faisant près de trois heures, a même un peu heurté la patience du public, celui-ci aurait retenu d'après la majeure partie des déclarations, les scènes interminables d'accrochages entre les moudjahidine et l'armée française. Question contenue, le film retrace les premiers pas du colonel au maquis, ses promotions dans la hiérarchie militaire, sa rencontre avec sa femme Fatima Méchiche, son plan pour passer les lignes Challe et Morice, ainsi que le rôle important qu'il a joué avec la Délégation algérienne à l'extérieur, notamment en Egypte et à Tripoli. le nationalisme de Lotfi est bien souligné avec force. C'est recherché par la police que Benali Boudghene rejoint le maquis en 1955, à l'âge de 21 ans dans la Wilaya V historique (Oranie), dont il assumera très vite le commandement en choisissant le nom de guerre de Brahim. Il commandera après la Wilaya V historique avec le grade de colonel en 1958.Le colonel Lotfi apparaît sous un autre jour à Oujda, aux côtés de grands noms de la révolution, tels Larbi Ben M'hidi, Abdelhafid Boussouf et Houari Boumediene. Membre du Conseil national de la révolution, le jeune colonel brille par ses positions, refusant que «le militaire prenne le pas sur le politique dans la composante même du Gpra (Gouvernement provisoire de la République algérienne)», tout comme il regrettera «l'absence de femmes combattantes au sein du commandement». Mais Lotfi, après maints sacrifices, tombera au champ d'honneur un certain 27 mars 1960 à Béchar. Il mourra en compagnie de quatre de ses frères d'armes, parmi lesquels le commandant Ferradj et ce, à la suite d'une embuscade musclée suite à un renseignement.Lors du point de presse animé en matinée de la projection officielle, le réalisateur n'a pas hésité de dire que ce film est une «référence documentaire visuelle de l'histoire de la Révolution algérienne». Et de rajouter à propos de l'aspect intellectuel du jeune Lotfi: «Le colonel Lotfi était instruit, c'était un lecteur vorace, il a donné un nouveau souffle à la Révolution algérienne, il était également un stratège hors pair et un grand homme de terrain, il avait l'Algérie au plus profond de son coeur et le fait de se retrouver avec le grade de colonel à l'âge de 25 ans, prouve tout le bien que pensait de lui le commandement militaire de l'ALN.» Et de poursuivre: «Nous réalisons ce genre de films par devoir de mémoire, afin de rendre hommage aux grands moudjahidine qui ont sacrifié leur vie pour que l'Algérie vive libre et indépendante». Coécrite par Ahmed Rachedi et Sadek Bekhouche, cette fiction de 2h50 mm s'inscrit dans une série de films à la gloire de nos héros de l'Histoire algérienne anticolonialiste à l'instar de Zabana! de Oueldkhlifa, Ben Boulaïd et Krim Belkacem de Ahmed Rachedi et le long-métrage Fatma N'soumer de Belkacem Hadjadj. Nous ne savons pas encore quand il sortira dans les salles...
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Posté Le : 09/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O HIND
Source : www.lexpressiondz.com