Algérie

A la faveur de la nuit



Astuce - Pour échapper aux barrages dressés par les services de la Gendarmerie nationale et de la police, les «vendeurs» de sable provenant des oueds et de la mer travaillent de nuit.
En effet, dès la tombée de la nuit, ces «pilleurs mettent leurs camions en marche et se dirigent en toute quiétude vers les oueds et les plages pour «charger» du sable. Une fois arrivés sur les lieux, des extracteurs se chargeront de leur remplir leurs bennes destinées à des constructeurs privés généralement.
«Si on m'intercepte avec ce chargement, je passerai des jours sombres en prison», nous dit, sous le couvert de l'anonymat, un camionneur de Baghlia rencontré au niveau d'une sablière à l'abandon située juste à une centaine de mètres d'un barrage de sécurité.
«L'extraction du sable des oueds et de la mer est strictement interdite par la loi. Beaucoup de personnes qui travaillaient autrefois dans ce domaine, ont dû changer d'activité pour vivre. Et les rares personnes qui continuent de travailler clandestinement dans le sable, le font de nuit pour échapper aux services de la police et de la Gendarmerie nationale», nous a expliqué le même camionneur. S'agissant du prix du sable, il nous a indiqué qu'il a augmenté vu que l'extraction est interdite et vu les dangers qu'encourent les personnes qui continuent de vivre de ce «commerce».
Ainsi, le chargement de sable d'un camion d'une capacité de 10 tonnes est proposé entre 18 000 et 25 000 DA selon les régions et selon la distance parcourue par le camionneur. Outre cela, la qualité de sable elle-même joue aussi sur le prix. En effet, le sable tamisé (sans caillou) qui nécessite beaucoup de travail et d'efforts, coûte beaucoup plus cher que le sable ordinaire.
Les petits chargements assurés par des petits camions ou des tracteurs, sont proposés, quant à eux, entre 2 000 et 6 000 DA selon la qualité du sable et la distance à parcourir. Outre le travail durant la nuit, certains «pilleurs» qui préfèrent travailler pendant la journée, empruntent des sentiers et des passages secrets inconnus des services de sécurité. «J'ai une femme et des enfants que je ne peux pas laisser seuls la nuit, c'est pourquoi je préfère travailler pendant la journée», nous dit Ali, propriétaire d'un tracteur de Maâtkas (Tizi Ouzou). «J'ai toujours travaillé dans ce domaine, c'est mon gagne-pain», ajoute-t-il. Pour échapper aux barrages dressés par les services de la police et de la Gendarmerie nationale, ce quinquagénaire emprunte des passages difficiles à travers les oueds que seuls les extracteurs connaissent.
Ces passages servent, soit à contourner des barrages de sécurité, soit à éviter le passage en ville, pour des raisons de discrétion. Ainsi, on constate qu'en dépit de l'interdiction de l'extraction de sable des oueds et de la mer, il est très difficile de venir à bout de cette activité vu que les personnes qui travaillent dans ce domaine ont leurs stratagèmes pour continuer à mener leur besogne destructrice.


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