Algérie

À la barre : Fofana le barbare



À la barre : Fofana le barbare
L'histoire du Gang des Barbares rappelle celle d'un triste fait divers adapté à l'écran dans L'Appât. Le procès de Youssouf Fofana et de ses complices s'est ouvert mercredi à Paris. Ils risquent la réclusion à perpétuité. Ce type est un vrai lascar, un sicaire qui n'aura pas volé le surnom dont il s'affuble lui et ses partenaires dans le crime : le Gang des Barbares. Youssouf Fofana, 28 ans, d'origine ivoirienne, dont le casier judiciaire est aussi noir qu'un ramage de corbeau, était à la tête d'un club de malfrats spécialisé dans les enlèvements. Celui dont avait fait l'objet le jeune Ilan Halimi, 23 ans, Français de confession juive, était particulièrement sauvage. Enlevé le 21 janvier, séquestré et torturé pendant 24 jours, Ilan a été retrouvé le 13 février agonisant, bâillonné, menotté, le corps lacéré au surin, brûlé à 80% et accroché au grillage d'une voie ferrée dans la banlieue parisienne. Le procès de cette bande de brigands s'est ouvert mercredi 29 avril à la cour d'assises de Paris. Fofana et ses complices risquent la réclusion à perpétuité.Si Fofana nourrit une aversion pour les juifs, il n'est pas moins attiré par leur supposée fortune. « Les juifs sont riches, il sont solidaires entre eux et ils paieront », a-t-il coutume de dire. Aussi, quoi de mieux que l'enlèvement d'un juif pour empocher le pactole. Il jette donc son dévolu sur Ilan Halimi, vendeur dans une boutique de téléphones portables à Paris. Pour attirer sa proie, Fofana lui tend un piège en utilisant un appât humain : Yalda, une blonde aux charmes vénéneux. « Avec ton physique, lui explique Fofana, tu pourrais faire des fortunes' » Et Ilan ne résistera pas à Yalda.Vendredi 21 janvier, vers les coups de 23h, il se rend donc au rendez-vous fixé par sa tentatrice. Alors que celle-ci l'invite à prendre un dernier verre chez elle, trois hommes se jettent sur le jeune homme avant de l'emmener dans un appartement de banlieue. Pour servir de monnaie d'échange. Peu de temps après le kidnapping, la petite amie de la victime reçoit un message laconique : « Nous sommes en possession d'Ilan et sa vie est menacée de mort. » Ces ravisseurs réclament 450 000 euros en échange de sa libération. Début d'interminables négociations. Durant trois semaines et demie, la famille d'Ilan reçoit pas moins de 600 coups de fils de la part de Fofana et de ses comparses. Propos injurieux et racistes, surenchère, revirement dans les exigences, le Gang des Barbares joue sur les nerfs des parents et des policiers chargés de l'enquête. Entre temps, Ilan endure le martyre. Détenu dans une cave, il est lardé de coups, brûlé et aspergé d'urine. Le 13 février, il sera finalement abandonné sur une voie ferroviaire, à l'article de la mort. Crime raciste ou crapuleux, on en saura davantage lors de ce procès qui se tiendra à huis clos.


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