Algérie

A l'ombre de l'or noir'


Jeudi et vendredi derniers, les prix du pétrole gagnaient 86 malheureux cents de dollar pour atteindre 64,81 dollars, à son plus haut depuis près de trois mois. Pas de quoi réjouir sans doute, outre mesure, notre ministre de l'Energie, vice-président de l'Opep, qui n'exclut pas une seconde baisse de la production des membres de l'Opep et ses alliés, que l'on nomme «Opep élargie», et qui sera débattue en avril à Vienne. D'ici là, beaucoup d'eau aura coulé sous nos ponts, et bien malin qui osera prédire quoi que ce soit avant, entre autres, le rapport d'un machin du nom de «comité de monitoring Opep-non-Opep», se consultant le 18 mars prochain en Azerbaïdjan. D'ailleurs, notre ministre ne fait que nuancer ses propos, quant à l'évolution de ce marché pétrolier où tout le monde se tient par la barbichette. Et comment pourrait-il en être autrement, quand la dictature de l'argent happe tout, au mépris de toute éthique ou littérature humaniste ' Et les exemples abondent, au nez et à la barbe de cette littérature.En Allemagne, on peut vendre son sang en toute légalité, aux Etats-Unis son plasma, et en Iran un rein. Dans certains pays arabes, membres de l'Opep, des fetwas ont même rendu hallal les greffes d'organes, commerce de la détresse humaine ! Mû par l'argent, ce commerce s'approvisionnerait en organes sains auprès de personnes pauvres d'Afrique, d'Asie, voire même des pays du Maghreb. De cela, personne n'en parlera à Vienne, en Azerbaïdjan, ou bien à Tataouine-les-bains. Rien que nous pour remarquer que cette Opep, née en septembre 1960, et qui compte aujourd'hui l'Algérie, l'Angola, l'Arabie saoudite, le Congo, l'Equateur, le Gabon, la Guinée équatoriale, l'Iran, l'Irak, le Koweït, la Libye, le Nigéria, le Qatar, les Emirats arabes unis et le Vénézuela, n'en a pas fini de déplorer l'attitude de certains producteurs hors Opep. Ils ne respectent pas tous les règles du jeu, et les engagements pris dans le cadre de l'accord qu'ils ont signé, début décembre dernier, avec la même Opep. Selon cet accord, les non-Opep devaient baisser leur production de 400.000 barils par jour, sur une période initiale de six mois. Or, en l'état actuel des choses, le compte n'y est pas, selon le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie, publié jeudi.
Cette dernière minimise l'impact réel des réductions de production de l'Opep, et celui des sanctions américaines contre le Vénézuela et l'Iran. Elle estime que la baisse des prix et le démarrage de projets pétrochimiques en Chine soutiendront la demande de brut, mais que le ralentissement de la croissance économique aux Etats-Unis, reste aussi aléatoire que la politique d'un Donald Trump, fantasque à souhait. D'ailleurs, 2019 et 2020 sont sous la loupe attentive des analystes de cet or noir. Comment et par qui seront produits les futurs barils, alors que les gisements pétroliers perdent 5% de leur potentiel tous les ans' Il s'agit là d'une question centrale, car les investissements pétroliers se réduisent à travers le monde, et la perspective récente de la Banque of America sur les difficultés qui attendent l'Opep à moyen terme, est aussi glaçante que cet or imagé, mais sans paillette. Les risques géopolitiques liés, bien sûr, au Vénézuela, qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde, l'offre concurrentielle hors Opep et les bas prix, sont des indices peu séduisants, n'en déplaise à certains politiciens, fleur au fusil?
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