A l’occasion du 8 mars

Bouteflika appelle les femmes à l’optimisme Comme à son accoutumée, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le président de la République a prononcé un discours jeudi dernier à l’hôtel Aurassi dans lequel il a mis en exergue le rôle déterminant de la femme dans l’édification d’une société saine et d’une nation de progrès. Dans son allocution d’une vingtaine de minutes, le Premier magistrat du pays a évoqué les derniers amendements apportés au «statut juridique» des femmes en Algérie qui leur consacre, d’après lui, «une plus grande autonomie et un rééquilibrage des responsabilités de l’homme et de la femme au sein de la famille dans le respect des valeurs fondamentales de l’Islam». «C’est ce que le législateur a accompli il y a deux ans avec audace et mesure en introduisant d’importantes réformes dans les codes de la famille et de la nationalité», a-t-il précisé. Parlant, sans ambages, de «progrès accomplis» par la femme algérienne, le chef de l’Etat a souligné qu’il est toujours permis d’espérer en un avenir plus prometteur. «Les Algériennes doivent se convaincre qu’il est hors de question que nous soyons condamnés par l’immobilité de nos structures sociales et familiales», dira M. Bouteflika qui ne manquera pas, par ailleurs, d’user du «langage de vérité» en soulignant avoir affaire à «un auditoire féminin débarrassé des restrictions et des complexes d’un homme appartenant à une société machiste». C’est pourquoi, il évitera «cette forme de paternalisme pointilleux qui entache quelquefois de telles communications». Nuançant quelque peu ses propos, le chef de l’Etat estimera que «les pas de géants» accomplis l’ont été grâce à «un très large consensus des composantes de notre peuple». Le chef de l’Etat évoquera ensuite la participation de la femme au développement économique, perçue, selon lui, comme «l’annonce d’une modification en profondeur des assises mêmes de notre société». Bouteflika invitera de cette manière les femmes à investir le monde de l’entreprise. Le défi réside, d’après lui, dans l’augmentation du nombre de femmes chefs d’entreprises, produisant «un surplus de richesse pour leur bien, le bien de leur famille et le bien de notre pays». Mais, malgré quelques progrès enregistrés, ce terrain reste encore à conquérir par les femmes algériennes. «Nos institutions doivent encourager les initiatives des Algériennes, en particulier les institutions qui ont en charge le micro-crédit et la micro-entreprise», a ainsi préconisé le Chef de l’Etat qui encourage également l’insertion de la femme rurale dans le développement économique et dans la mise en valeur de nos campagnes. Volet statistique, le chef de l’Etat donnera quelques indications: un million deux cent mille femmes occupent des emplois principalement dans les secteurs de l’éducation, de la médecine, de la magistrature et différents corps de l’Etat. Cela dit, il reconnaîtra que la femme ne représente que 15% seulement de la population active dans notre pays. Bouteflika estimera que ce nombre «insuffisant» devrait croître même s’il estime, par ailleurs, que la tendance va vers la hausse avec un accroissement de 7,4% enregistré entre 2001 et 2005. Selon des projections à l’horizon 2020, la population active augmentera de 3% avec un taux de 2,5% pour les hommes et de 4,95% pour les femmes. Une progression rendue possible, selon lui, à la faveur d’un enseignement servant en priorité la gent féminine.