Algérie

"À l'obstination du pouvoir, nous opposerons la persévérance du peuple"



La marche a été également l'occasion pour brandir les portraits des héros dont le peuple se revendique, tels qu'Abane, Amirouche, Ben M'hidi et Matoub Lounès.Voulue grandiose, elle a été tout simplement impressionnante. La 53e marche qui a coïncidé, hier, avec la veille du 1er anniversaire du hirak, a drainé, à Tizi Ouzou, une foule comme on en a rarement vu dans cette ville des Genêts. Inutile de se hasarder à donner un chiffre, les marcheurs se comptaient par centaines de milliers. Ils sont venus de tous les coins et recoins de la wilaya.
Ils ont usé leurs chaussures, délaissé leurs obligations, sué à assécher leur corps, mais une année après, ils affichaient toujours la même détermination que le premier jour et ils promettent de faire preuve d'endurance tant que persistera la sourde oreille du pouvoir. Sur ces pancartes, on pouvait relever à la fois de l'engagement, de la dénonciation, des revendications, de l'espoir et surtout du génie populaire.
"À l'obstination du pouvoir, nous opposerons la persévérance du peuple", lit-on sur une pancarte jaune qui a émergé au-dessus de cette forêt de têtes qui a subitement poussé au centre-ville de Tizi Ouzou. Sur d'autres encore, on pouvait lire : "Voilà une année que nous vivons le pantalon enfin remonté !", "Vous êtes des clous, nous sommes des arrache-clous", "Nous resterons debout jusqu'au bout", "Le peuple s'est libéré, et c'est lui qui décidera", "Nos revendications sont toujours les mêmes : départ du système, liberté, démocratie, justice sociale, liberté d'expression, indépendance de la justice, un pouvoir civil".
Sur d'autres encore, des manifestants ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié de "manipulation de Tebboune" pour tenter de récupérer la révolution en décrétant le 22 février journée nationale. "Le 22 février n'est pas un jour de fête. C'est un jour de révolution", "Nous ne voulons pas de fête, mais la liberté.
Le peuple maître réclame un Etat civil", "C'est quoi une journée nationale avec un accès bloqué à la capitale ' Une mauvaise blague du genre : en Algérie, il n'y a pas de détenus d'opinion '", lit-on sur certaines de ces pancartes.
La marche d'hier a été également l'occasion pour déployer tous les portraits des héros dont le peuple se revendique, à commencer par Abane, Amirouche, Ben M'hidi, jusqu'à Matoub Lounès, entre autres. À noter que la marche d'hier a été marquée par l'interpellation, par des policiers en civil, du militant Djamel Hennab auquel il a été reproché, selon ses camarades, de filmer la marche avec un appareil professionnel.

Samir LESLOUS


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