Contrairement à Abdelaziz Belkhadem, qui fait de la tenue de la présidentielle de 2009 sa priorité première, le secrétaire général du RND, lui, rompu qu'il est aux pratiques imprévisibles mais calculées des pouvoirs, préfère faire dans la subtilité en renvoyant l'échéance en question dans son temps réel. L'Alliance présidentielle doit vivre, depuis les dernières élections locales, des moments de flottements voire de déchirements pour être confrontée à un choix difficile et peu commode à savoir soutenir ou pas Bouteflika pour un troisième mandat avant que l'intéressé lui-même n'en exprime publiquement le souhait. Le FLN s'est empressé de trancher la question dans le vif parce qu'il est le parti le plus concerné par « l'avenir » présidentiel de Bouteflika. Au cas où Bouteflika est recalé, c'est tout l'appareil qui sera revu et corrigé pour servir d'autres desseins. L'ex-parti unique, pour le rappel, s'est drapé de l'habit de Belkhadem, après que celui-ci ait été constitué « redresseur » avec, pour mission, de déloger Ali Benflis alors son secrétaire général et mater ses acolytes. Avant ce bruyant épisode, Abdelaziz Belkhadem figurait parmi les apparatchiks du parti, toujours prêts à manoeuvrer pour des « causes » que seuls les commanditaires en connaissent les raisons et les visées. Une fois, le « mouvement des redresseurs » accompli, Belkhadem deviendra cet homme par qui le changement se réalise même si le prix a été bévues et dérives multiples. Pour services rendus, il se verra nommé à deux importants postes à savoir secrétaire général du FLN et Chef du gouvernement. Ce dernier poste parce que plus contraignant que le premier, Belkhadem n'en voulait pas vraiment mais admettait d'être juste son coordonnateur. Aujourd'hui, il semble s'en être bien accommodé jusqu'à accepter de se démener bien avant tout le monde pour faire réélire Bouteflika pour un troisième mandat présidentiel. C'est que le jeu en vaut vraiment la chandelle. Parce que dans le cas contraire, Belkhadem rentrera sans bruit dans « les rangs ». Comme cela a été pour ses prédécesseurs. C'est ce qui est appelé en langage politique se mettre « en réserve de la République ». Le cas d'Ahmed Ouyahia est différent. S'il répond à la même logique de pouvoirs, il n'est pas de la même lignée que Belkhadem et a des objectifs autres que ceux de servir des « causes » qui confondraient entre sa stature de meneur et celle d'un parfait exécutant de scénarii. Ouyahia a été, depuis son émergence du lot des enfants du système, homme à assumer des décisions aussi impopulaires soient-elles, même s'il n'en a jamais été l'instigateur direct. A l'issue des travaux du conseil national du RND, Ouyahia fera dans une subtilité de langage où il n'est pas interdit de déceler l'argutie et la chicanerie par rapport à la réalité des choses. Comme si le SG du RND veut faire croire qu'il préfère laisser les choses venir comme elles se doivent. « La question de la présidentielle nous a été soumise lors de la dernière réunion des chefs de l'Alliance présidentielle et nous avions évoqué l'impossibilité d'une prise de position sans se référer à la Constitution et aux instances qui régissent le parti », a-t-il déclaré au cours de la conférence de presse qu'il a animée vendredi dernier.
OUYAHIA N'EST PAS COMME BELKHADEM
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Posté Le : 16/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com