Le gaz est-il le futur des relations algéro-espagnoles ' C'est un gage d'avenir au vu de ce qui se passe dans ce domaine énergétique. Alors que la brouille entre Alger et Madrid, née suite au revirement du gouvernement espagnol sous la conduite de Pedro Sanchez sur le dossier du Sahara occidental, a impacté sévèrement tous les domaines de la coopération économique et commerciale entre les deux pays, conduisant également à la suspension par l'Algérie du traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec l'Espagne ; le gaz, lui, a résisté à toutes les pressions. Preuve en est, l'Algérie demeure le premier fournisseur de gaz de l'Espagne, avec un positionnement qui varie selon les circonstances, sans aller au-delà de la deuxième place sur ce plan. Quelle explication à cette exception dans la relation conflictuelle entre les deux pays ' L'énergie est un domaine bien particulier dans les relations entre les pays, le gaz particulièrement en raison de l'aspect de sa vente sur le long terme, soit des contrats à respecter par les deux parties quel que soit le sens des vents. Et, il y a également le fait que l'énergie est capitale autant pour celui qui l'achète que celui qui la vend, comme le confirme l'achat du gaz russe par des pays européens malgré les sanctions occidentales contre la Russie. La partie qui approvisionne a besoin des revenus des ventes, essentiels pour faire tourner sa machine économique, et le preneur ne peut pas se passer de cette énergie au risque de faire grincer des dents sa population, notamment en hiver. Aucune partie ne peut vraiment s'affranchir de l'autre dans ce secteur énergétique, l'Algérie a besoin du marché ibérique et le gaz algérien représente une alternative au gaz russe pour l'Espagne, qui s'est tourné également vers le gaz liquéfié importé des Etats-Unis et du Qatar. Mais, cela ne peut pas remplacer le gaz algérien arrivant par le gazoduc Medgaz qui relie les installations algériennes de Béni-Saf jusqu'au port d'Almería en Espagne en passant sous la mer Méditerranée. Et, tout indique que non seulement les exportations gazières de l'Algérie vers l'Espagne se portent au mieux, assurant 28,7% de la demande mensuelle du marché intérieur espagnole, selon les données du mois de juillet dernier de l'opérateur espagnol de gestion des infrastructures énergétiques, Enagás, mais les sociétés espagnoles en activité dans le domaine des hydrocarbures ne sont pas concernées par la brouille diplomatique entre les deux pays. Ainsi, l'espagnol Repsol a renforcé sa participation dans un champ gazier en Algérie, et ce, suite à l'approbation par les autorités algériennes des accords signés les 4 mai et 29 juin 2022, concernant la vente de la participation de 11,25 % détenue par la société Edison dans la licence Reggane Nord, en Algérie, à Repsol, selon ce qui a été annoncé, le 13 octobre, par la société Edison Rsp Spa. A n'en pas douter, le gaz reste ce lien solide vers l'avenir des relations entre les deux pays. Certes, la situation reste compliquée pour le moment, tant que l'Espagne ne s'est pas ressaisie de sa faute « historique », mais tôt ou tard, les choses rentreront dans l'ordre par des effets de la politique interne, suite au changement du paysage politique espagnol, ou par la force de la légalité internationale.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 16/10/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com