Algérie

A l'échelle nationale Une cinquantaine de médecins incarcérés



L'auditorium Benali Amar de la faculté de médecine a abrité, mercredidernier, la 9ème journée de déontologie, organisée par le conseil de l'ordredes médecins de la région de Constantine.Cette journée a été marquée par la présence d'un panel d'éminents expertsen médecine, nationaux et étrangers, ainsi que des représentants de la justice,de la sûreté nationale, de la sécurité sociale, du secteur de la santé, conviésà cette importante rencontre.  A l'ouverture des travaux, leprésident du conseil national de l'ordre des médecins, le Dr Bekkat, a brosséun tableau exhaustif autour de sujets touchant le secteur de la santé,notamment le rôle exercé par le conseil de l'ordre. Les participants se sontrelayés pour aborder la situation qui prévaut en matière de santé publique etle rapport complexe existant entre le praticien, le patient et la justice. Lethème d'ailleurs retenu pour cette journée, « Exercice de la médecine etjustice », a été développé sous toutes ses formes. Pour nombre d'intervenants,il s'agit de la nécessité absolue de revoir la législation en la matière et enparticulier certaines dispositions de la loi de santé 85-05 du 16 février 1985.«L'urgence du conseil de l'ordre, c'est d'avoir un droit de regard surl'activité médicale dans les cliniques privées», dira M. Bekkat, insistantégalement sur la nécessité d'organiser de manière transparente la présenced'opérateurs étrangers dans ces structures privées.  Ce qui a retenu prioritairementl'attention de l'assistance est la relation du praticien dans l'exercice de sesfonctions face à la justice. Le docteur Bekkat estime qu'une cinquantaine demédecins, à l'échelle nationale, sont incarcérés pour diverses fautes professionnelles,sans compter 8.000 plaintes déposées au bureau du conseil contre despraticiens, dont 4.000 exercent dans le secteur privé. Durant ces dernières années del'exercice du mandat du conseil de l'ordre, «seule une centaine de ces plaintesa été traitée, dira-t-il, ce qui est insignifiant en terme de résultat,expliquant que le patient, au cours d'un acte médical, peut parfois, sanspasser par l'ordre des médecins, se référer directement aux tribunaux, aveccette idée de faire valoir ses droits au dédommagement». Dans tous les cas de figure, lemédecin pratiquant est toujours cité à comparaître pour répondre de la fauteéventuellement commise, objet de la plainte déposée par le patient concerné.Autre fait, «lors de l'instruction préliminaire devant le magistrat, le médecinimpliqué est souvent placé en détention préventive en attendant d'être jugé»,affirme-t-il, ajoutant que «la vocation d'un médecin n'est pas la prison». Surce sujet, des experts comme Mr Biclet, du conseil de l'ordre des médecins etexpert près la cour d'appel de Paris, et M. Gautier, du même conseil, feront letour de la question, détaillant ainsi comment un médecin peut prévenir et gérerles plaintes et les procédures.  Sur un autre registre, l'onapprend qu'un forum euro-méditerranéen, parrainé par le président de laRépublique, sera organisé le 2 novembre prochain à Alger en présence d'expertsdes 17 pays méditerranéens. Ce forum aura à débattre sur des questionsimportantes, à savoir la double signature (réciprocité dans l'exercice desmédecins des deux rives), l'équivalence des diplômes, la libre circulation ducorps médical, etc.


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