Algérie

À l'aube d'un nouveau drame



Le pire est à craindre! Ces sept derniers jours, les contaminations à la Covid-19 ont connu une «croissance» exponentielle. En début de semaine, les chiffres officiels ont franchi la barre symbolique des 200 cas par jour avant de «frôler» celle des 300 durant le week-end. Ce qui dénote d'une forte reprise épidémique. Ainsi, en l'espace de quelques jours, la moyenne journalière est passée de 180 cas à 299 nouvelles contaminations, ce qui représente 15% du pic des infections. Cela n'augure rien de bon! On a l'impression de revivre un «remake» du mois de juin dernier avec une augmentation progressive qui est vite devenue incontrôlable. La faute à un relâchement total de la population et un manque de «sévérité» des autorités dans l'application des gestes barrières et le respect de la distanciation sociale. N'est-ce pas du déjà-vu' Surtout que cette échappée épidémique avait été aggravée par l'apparition du nouveau variant, le Delta, considéré comme hautement contagieux. Aujourd'hui, un nouveau «mutant», encore plus transmissible, frappe le monde entier. Il s'agit de l'Omicron. Un premier cas a été enregistré, mercredi dernier, en Algérie. D'autres devraient prochainement être «séquencés». Mis à part sa forte capacité de propagation, on n'en sait pas plus sur ce fameux Omicron.La situation risque donc de vite dégénérer. Les spécialistes ont tiré la sonnette d'alarme. Ils indiquent que la pression est de plus en plus forte sur les établissements hospitaliers. «Beaucoup commencent même à être à court de places», révèlent des médecins exerçant dans des services Covid-19. Les autorités sanitaires ont pris les devants en transformant plusieurs services en structures d'accueil des patients atteints par la Covid-19. «Tout en se contentant d'assurer un service minimum au niveau des services de gynécologie, maternité, pédiatrie, oncologie, des urgences et de néphrologie», a précisé le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid. Mais malgré ces mesures, les lits, dans les hôpitaux, deviennent de plus en plus chers. Circonscrit jusqu'ici au Centre et en Oranie, ce rebond épidémique commence à toucher les wilayas intérieures du pays. «On recense une augmentation des cas, depuis deux ou trois jours», soulignent des patriciens de la santé exerçant dans ces wilayas.
Par exemple, dans un des hôpitaux de Aïn Defla, la moyenne des hospitalisations ne dépassait pas les 10 patients, jusqu'à la semaine dernière. Aujourd'hui, elle a quasiment doublé. On risque donc très vite de se retrouver, encore une fois, à courir derrière une bouteille d'oxygène pour sauver la vie de nos proches, car, même si les capacités de production ont augmenté, il est presque impossible de prévoir à quel niveau sera la demande, avec ce virus qui provoque de grosses insuffisances respiratoires. Un scénario-catastrophe que personne ne veut vivre et que l'on aurait pu éviter, grâce à une petite injection. Il est prouvé de par le monde que le vaccin diminue, de façon considérable, les formes graves de la pandémie. Dans les pays européens touchés par la 5e vague, la majorité des patients en réanimation n'a pas été vaccinée. Tout comme celle qui nécessite une oxygénothérapie. Ces expériences ne sont-elles pas suffisantes pour nous convaincre de l'efficacité du vaccin' La vie de nos proches ne vaut-elle pas plus que nos hésitations' Pourtant, 30 millions de doses «dorment» actuellement dans les frigos de l'institut Pasteur d'Algérie. Pourquoi les laisser aller à la poubelle, alors qu'on a cette chance que beaucoup de pays, moins nantis, nous envient' Une situation des plus paradoxales quand on se souvient du «tollé» qu'avait provoqué la difficulté des pouvoirs publics à se fournir en vaccins, au début de l'année en cours. Aujourd'hui qu'ils sont là, ils ne trouvent pas preneurs. Les semaines à venir vont certainement être des plus «cauchemardesques». Mieux vaut des remords que des regrets...


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