Algérie

A l'aide d'une barre de...


A l'aide d'une barre de...
L'inculpé de coups et blessures volontaires à l'aide d'une barre de fer n'a pas expliqué son malheureux geste.Seddik M.un gaillard de 27 ans, comparaît face à Bahia Allalou-Tabi, la juge de Hussein Dey (cour d'Alger) pour coups et blessures volontaires à l'encontre d'un écolier de quatorze ans venu, accompagné par son papa, le tuteur légal, à la barre.Et pour le malheur de Seddik, le tuteur ne s'est pas déplacé pour évaluer le degré de Tabi la présidente qui reste le dernier de ses soucis, car neuf minutes avant que la magistrate n'appelle les parties à la barre y compris l'inculpé détenu, il avait entendu les avocats louer Tabi dans sa manière d'entrer sans perte de temps, dans le vif du sujet. Il pense même haut: «Où est donc l'exploit pour cette femme' Qu'elle soit rapide certes mais pour mon fils, elle doit encore être plus rapide pour renvoyer cet énergumène dans les geôles des ? ?Quatre-Ha ? ?!Entre-temps, la présidente avait...rapidement vérifié les coordonnées de l'inculpé à qui elle a relu l'inculpation avant de marteler: «C'est quoi l'arme blanche'» demanda-t-elle en battant des cils.La réponse ne viendra pas du détenu mais du mineur: «Une barre de fer!».Le procureur sourcilla et avait une folle envie de poser une question, mais préféra laisser faire la juge qui allait poser encore une demi-douzaine de questions aux deux antagonistes.Le papa voulait mettre son grain de sel: «Monsieur, vous étiez sur les lieux de l'incident dimanche dernier'» dit-elle entre les dents. «Non, madame la présidente, mais mon enfant m'a tout raconté» répondit le papa. «Alors écoutons votre fils qui est assez costaud malgré son jeune âge.» Le timbre de la voix d'un enfant qui devient un ado a donné raison à Tabi.Le gamin avait la gorge nouée par l'émotion. Cette terrible dame vêtue de noir. Le Monsieur de gauche avec sa robe noire et la dame à droite avec son djelbab noir l'effarouchait, surtout lorsqu'il avait jeté un oeil dernière lui et vit, coup sur coup, neuf robes noires, en l'occurrence, Maître Hanafi Boussaâdia, Maître Tayeb Hadjadj, Maîtrte Akila Teldja-Drif, Maître Kaddour Hanafi, Maître Tahar Kheyar, Maître Fatma-Zohra Kadri, Maître Fayçal Benabdelmalek, Maître Ahmed Ammi et Maître Lakhdar Debache, toujours attentif...En vingt mots, la victime redira exactement ce qu'elle avait épelé devant les policiers: «Il a pris une barre de fer et m'a touché à la cuisse. J'ai eu très mal!».La juge hocha la tête surtout que l'inculpé était resté muet. Il donnait la nette impression qu'il était prêt à payer surtout qu'il n'avait pas de conseil.Le père est prié d'effectuer les demandes en dommages et intérêts. Sans réfléchir il dit: «Quarante millions de centimes. Et encore, il n'y a que des bleus. S'il avait du sang...» Tabi l'interrompt: «Heureusement» mâchonne-t-elle avant de regarder le représentant du ministère public: «Six mois ferme et 20.000 dinars d'amende» laissa échapper mécaniquement le procureur qui prit acte tout comme l'inculpé et la victime de la date de l'énoncé du verdict: «Dans une semaine, le verdict sera donné. Vous pouvez ne pas revenir ce jour-là!» annonce-t-elle en direction du père qui avait tant voulu une sentence sur le siège, mais il devra encore patienter six jours et six nuits.


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