Algérie

À Jijel, les citoyens s'enfoncent dans l'insouciance



L'odeur de la mort, qui a endeuillé des familles entières lors de la vague de l'été dernier, est de retour. Sauf que ces avertissements ne font plus peur. Pis encore, la vaccination est rejetée."On s'habitue, le coronavirus ne fait plus peur même s'il tue toujours", lâche une femme au foyer, mère de trois enfants. "Je suis surprise de constater que tout le monde se comporte comme si de rien n'était à chaque fois que je sors faire des courses", poursuit-elle. Son constat est d'autant plus amer que personne ne se sent en danger ni même obligé d'observer les mesures de précaution. Dans les marchés, dans les rues et les espaces publics ou dans les bus de transport de voyageurs, c'est l'insouciance totale. La négligence est à son comble. Plus question de respecter les mesures barrières.
Le port du masque de protection est totalement abandonné, ouvrant la voie à la multiplication des contaminations. Alors que le gouvernement tente d'introduire des restrictions en imposant le pass sanitaire pour l'accès à certains lieux et espaces, les plus simples mesures sont battues en brèche. Autant dire que s'il n'est pas question de communiquer sur les chiffres réels des atteintes, les avertissements sur l'augmentation des contaminations fusent de toutes parts. "Les hôpitaux sont pleins", clame-t-on au sein des services sanitaires.
Des citoyens de Jijel avertissent, à leur tour, sur nombre de décès signalés dans les différents quartiers de la ville. L'odeur de la mort, qui a endeuillé des familles entières lors de la vague de l'été dernier, est de retour. Sauf que ces avertissements ne font plus peur. Pis encore, c'est la vaccination qui est rejetée. Refusant de se soumettre à l'acte vaccinal, la population est livrée à la fatalité de cette pandémie.Les appels à la vaccination continuent de meubler les interventions des responsables concernés. À chaque réunion consacrée à cette pandémie, le sujet de la vaccination est toujours au centre des préoccupations.
Face au constat d'une opération vaccinale qui n'avance pas au rythme attendu, l'appel à la vaccination est réitéré. Le dernier en date est celui lancé par le wali, Abdelkader Kelkel, lors de la dernière réunion de la commission de wilaya chargée de la coordination de l'activité sectorielle de prévention contre le coronavirus, qui s'est tenue le 23 décembre.
Outre l'évaluation de la situation épidémiologique abordée lors de cette réunion, il a également été question du "renforcement des mesures de prévention et de protection contre la propagation du coronavirus". En réalité, le respect de ces mesures reste un v?u pieux face à un coronavirus qui se banalise. Dans les hôpitaux, c'est l'alerte. Dans leur guerre d'usure contre la Covid-19, les personnels de santé sont les seuls à subir les contrecoups du relâchement dans la lutte contre cette calamité sanitaire.

Amor Z.


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