A J-3 de la finale de la coupe d'Algérie Le match a déjà commencé

Alger, Jour J-3 avant le rendez-vous tant attendu entre le détenteur du trophée, le MCA, et le dernier finaliste malheureux, l'USMA. Des retrouvailles qui se présenteront sous le signe de la revanche. Une quatrième finale entre les deux voisins d'El Bahdja qui retient son souffle. Il y a de quoi aussi nourrir de grands espoirs pour que cette finale soit la plus belle de toute. En tous les cas, la capitale a commencé à se faire belle au lendemain des deux demi-finales en se drapant de ses plus belles couleurs et tous les alentours, notamment dans le coeur de Bab El Oued et Soustara. C'est à dire, là où l'USMA et le MCA sont portés dans les coeurs. Il n'y a que du «vert et rouge» qui domine au côté du «rouge et noir» beaucoup moins seyant. El Bahdja se prépare pour la fête et chacun dans son quartier y va à sa manière pour marquer son territoire.  A Bab El Oued, Soustara, Tagarin, Climat de France, la Beaucheri, Z'guara, la Pointe, Bologhine, Chevalley et El Biar, le match entre les frères ennemis a déjà commencé. Chaque jour la tension monte d'un cran et jeudi sera un autre jour pour tous. Cela si la bataille entre les deux camps de supporters est engagée, tout le monde souhaiterait la voir se dérouler et se terminer comme l'an dernier, c'est à dire sans dégâts, ni casse, mais dans une ambiance conviviale et fraternelle.  Tout les Algérois ont en mémoire les belles images nées de l'ambiance produite après le match où pour une fois vainqueurs et vaincus ont fait la fête ensemble, plongeant la capitale dans une liesse indescriptible. Une véritable fête de famille. Le rendez-vous de jeudi est le sujet principal de toutes les discussions.  Chacun y va à sa manière pour taquiner l'adversaire. Des banderoles géantes sont accrochées un peu partout. Si aux trois horloges, fief des Chnaouas le vert et rouge domine, un peu plus haut et aux abords de l'avenue Abderrahman Mira jusqu'au stade Omar Hamadi, le rouge et noir tient aussi sa place. La guerre des mots a commencé très tôt jeudi matin au marché des trois horloges et celui de Dlalat le lièvre. «Profitez de ce plaisir ya «lemsaïria», jeudi prochain vous serez en pleurs comme l'an passé», lança Fayçal, un chauvin du Doyen à son jeune frère Samir. L'oncle est soutenu dans ses propos par son neveu Islam, «Keyna Aâmou, Had El Aâm n'zidou n'diroulhoum el âarss». L'usmiste tente de retenir son calme, mais il ne pourra se retenir d'aller chercher un paquet de riz qu'il lança envers ceux qui le taquinent. «Lakhbar ijibouh etouala ya Chnaouas». La tension monte d'un cran et l'usmiste ne manquera pas de leur rappeler qu'il n'y aura ni Deham, ni Younès, ni Abdouni, ni Bouacida et que Ammour, ces derniers temps fait ce qu'il veut avec le ballon. C'est là qu'intervient un voisin, aâmi Larbi pour rappeler à tous que ce n'est qu'un match de football entre frères et voisins. Et comme pour ajouter de l'huile sur le feu, Fayçal offrira un kilo de poivron et un kilo de tomate aux couleurs du Doyen. Un peu partout, c'est presque le même sujet de discussion entre différentes générations. Pour cette finale, tout le monde tente de tirer profit au maximum, à la rue de Chartres, à Bab El Oued, ou à la place des Martyrs, tout se vend aux couleurs des deux clubs, casquettes, chapeaux d'Arlequin, bandeaux, banderoles, fanions et bracelets, se vendent comme des petits pains. Les maillots aux couleurs des deux clubs font les affaires des petits et des grands. Dans le magasin d'articles de sports on annonce une rupture de stock des maillots de l'AC Milan. On chuchote ça et là qu'un gros bonnet du Doyen aurait offert des centaines de mètres de tissu en vert et rouge pour la confection d'une banderole géante qui devrait couvrir une grande surface des tribunes supérieures du stade du 5 juillet.  Dans les deux camps, la préparation bat son plein, d'un côté comme de l'autre et dans le coeur de la concentration. Les Mouloudéens devraient élire domicile à l'hôtel El Aurassi ce lundi où des instructions très strictes sont données pour ne pas perturber le groupe. Les entraînements sont assurés dans une caserne dans la banlieue d'Alger. Les Usmistes sont fidèles à leur lieu de regroupement, c'est à dire à Dar Diaf (Cheraga) où l'ambiance est très cool. Les rouge et noir après un repos, se sentent rassurés en récupérant Metref et Boussofiane. D'ici jeudi Fabbro et Belhout auront aiguisé leurs armes pour une finale où tout le monde souhaiterait voir le meilleur l'emporter pour qu'Alger fasse la fête et oublie la désillusion des verts.