Algérie

A FONDS PERDUS



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Quelles peuvent ?tre les cons?quences d?une attaque isra?lienne contre les installations nucl?aires iraniennes tant d?cri?es ' Que sera le jour d?apr?s ' C?est la question, grave et explosive (au sens propre du mot), que se pose la revue Foreign Affairs dans une r?cente ?tude(*). Il est d?abord rappel? que ce ne sera pas la premi?re fois qu?Isra?l frappera un de ses voisins. L?entit? sioniste l?a d?j? fait en 1981 et 2007 dans des attaques dites ?pr?ventives? pour d?truire les r?acteurs nucl?aires d'Irak et de Syrie.
Saddam Hussein n'avait alors pas r?agi et la Syrie n?avait pas d?autre choix que de se taire. Une attaque contre l?Iran n?aurait pas les m?mes incidences et pourrait d?g?n?rer en un conflit plus large. Les d?cideurs isra?liens le savent et s?entourent de toutes les pr?cautions d?usage, notamment la pr?paration du front int?rieur, avec un d?bat public ??tonnamment franc?, comme ce fut r?cemment le cas lors d?une table ronde t?l?vis?e r?unissant le Premier ministre isra?lien Benjamin Netanyahu et Ehud Barak, ministre de la D?fense, avec l'ancien directeur du Mossad, Meir Dagan, adversaire le plus en vue, n?anmoins tr?s isol?, d?une op?ration militaire. Pour l?instant, l?enjeu demeure la qu?te du consensus politique et l?adh?sion totale de l?opinion publique. A ce propos, l?auteur de l??tude avertit : ?Pour ?viter une b?vue strat?gique dans le traitement du dossier nucl?aire iranien ? soit ? la suite d'une attaque, ou un d?faut de le faire ? Isra?l devrait associer plus ?troitement, et beaucoup plus t?t qu?elle ne le fait, l?opinion au d?bat sur le ?jour d'apr?s?.? La ?petite ?lite professionnelle? isra?lienne en charge du dossier nucl?aire iranien ne semble prendre en compte que les cons?quences imm?diates d?une ?ventuelle riposte ou contre-attaque de T?h?ran. L??tude l?invite ? ne pas perdre de vue les multiples impacts ? plus long terme, comme ?les contours d'une strat?gie de repli, l'impact sur les relations am?ricano- isra?liennes, les retomb?es diplomatiques mondiales, la stabilit? des march?s ?nerg?tiques mondiaux et l?incidence en Iran m?me?. Tant que l?agresseur potentiel n?a pas r?ponse ? toutes les questions en suspens, il pourra se retrouver face ? ?une d?b?cle strat?gique?, m?me s?il aura atteint ses objectifs militaires ?troits et imm?diats. Netanyahu sait que le lobby isra?lien est tellement fort que, en pleine campagne ?lectorale, Obama n?osera jamais s?en prendre ouvertement ? Isra?l en cas d?attaque. ?L'un de nos objectifs ? long terme dans cette r?gion est de faire en sorte que l'engagement sacro-saint que nous avons vis-?-vis de la s?curit? d'Isra?l ne se traduise pas seulement en lui fournissant les capacit?s militaires dont il a besoin, pas seulement en lui permettant le genre de sup?riorit? militaire n?cessaire dans une r?gion tr?s dangereuse?, vient de rappeler le pr?sident am?ricain. Ephraim Kam, un ancien officier de renseignement militaire isra?lien et chef adjoint de l'Institut d'Isra?l pour les ?tudes de s?curit? nationale (INSS), refl?te le consensus en formation quand il ?crit que l'Iran peut r?pondre de deux mani?res possibles : soit par des frappes de missiles sur Isra?l, directement ou par le biais d?organisations alli?es comme le Hezbollah ou le Hamas, soit par des ?attaques terroristes?, probablement sur des cibles isra?liennes ? l'?tranger par des Iraniens ou par procuration. Une r?ponse iranienne directe pourrait prendre la forme de tirs de missiles sur le territoire isra?lien, comparable ? la vol?e de roquettes lanc?es par l'Irak au cours de la premi?re guerre du Golfe. Seul un citoyen isra?lien avait alors ?t? mortellement touch?. Les responsables isra?liens estiment que les d?g?ts, m?me encore limit?s, seraient nettement plus importants cette fois-ci. Ehud Barak avait envisag? cette ?ventualit? en novembre dernier en minimisant les risques : si tout le monde reste chez lui, les pertes ne d?passeraient pas les 500 morts. Une estimation contredite par d?autres sources, moins optimistes, qui rappellent qu?un quart de tous les Isra?liens n'ont pas d'abri pour ?chapper ? des tirs de roquettes soutenus et que les masques ? gaz ne sont disponibles que pour seulement 60% de la population. Les d?cideurs isra?liens ne semblent ?galement pas particuli?rement pr?occup?s par la perspective d'une riposte par procuration. Le Hezbollah peut, comme il l'a fait en 2006 dans le Sud Liban, recourir ? des tirs de roquettes dans le cadre d?un ?conflit prolong?. Isra?l compte sur l?autonomie croissante du mouvement pour ?viter un embrasement durable de ce c?t? du front. A en croire cheikh Hassan Nasrallah, le mot de la fin reviendra au mouvement lui-m?me sans interf?rence ?trang?re aucune. Par ailleurs, les experts isra?liens envisagent des attaques contre des int?r?ts isra?liens dans le monde, comparables aux attentats-suicides contre l'ambassade d'Isra?l ? Buenos Aires en 1992 et le centre communautaire juif dans la m?me ville deux ans plus tard, mais ils soutiennent que la capacit? de r?action de T?h?ran reste limit?e. Ils se d?clarent confort?s par la r?cente intervention, maladroite et b?cl?e, attribu?e, ? tort ou ? raison, ? des agents iraniens en G?orgie, en Inde et en Tha?lande, ?blessant une seule personne ? New Delhi et se terminant dans l'humiliation ? Bangkok?. Le rapprochement de ces menaces, au demeurant infimes, avec les b?n?fices attendus d'une campagne de bombardements isra?liens est facile ? ?tablir : un retard de trois ? cinq ans pour le projet nucl?aire iranien, ce qui semble encourager l?aile aventuri?re du Mossad.
A. B.
(*) Ehud Eiran, What happens after Israel attacks Iran : Public debate can prevent a strategic disaster, 23 f?vrier 2012, en ligne sur ForeignAffairs.com.


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