Algérie

A désherbage indiqué, faucille acérée



Quelques âmes sensibles s'étaient étonnées, quelque peu secouées, quand la justice avait frappé fort contre l'indélicatesse outrancière de spéculateurs dépourvus de conscience. Elles avaient pensé qu'une condamnation à plus de dix ans de prison était exagérée et dépassait l'entendement.Sans doute que les juges avaient considéré, à bon escient, que le terme «spéculateur» ne convient pas au profil de la vermine et que celui de zombie criminel lui siérait mieux.
Aussi dernièrement, une vidéo tirée des réseaux sociaux étalait les méfaits d'un opérateur économique algérien, n'ayant qu'un faux fagot que l'étiquette d'industriel, usinant dans l'ombre des tomates pourries pour les transformer en concentré mis dans des bocaux. Ce n'est là qu'un procédé assassin parmi d'autres utilisés par des énergumènes pourtant conscients de la mort qu'ils sèment.
La justice n'est plus aujourd'hui probablement embarrassée pour savoir dans quelle case ranger de telles indignités élaborées sans aucun scrupule pour se jouer de la vie humaine. Les sentences prononcées sont à la hauteur d'actes qui vont au-delà de l'immoralité. Dans ce domaine, il ne s'agit plus d'incivisme mais de véritables crimes.
A l'approche du Ramadan, certains vendeurs fortement épris de la rapine, en véritables vampires, s'initient déjà à la rétention de produits de première nécessité passant outre les difficultés déjà grandes des familles lourdement malmenées par l'inflation. L'opportunisme décapant n'a d'autre qualificatif que celui d'une guerre contre son pays. Il est bien plus fort qu'une roublardise économique. En tout état de cause, les tribunaux ont bien raison d'utiliser la faucille acérée pour un désherbage très indiqué.
La grande question à se poser est de se demander d'où vient ce particulier libertinage assassin qui tout en étant infantile et imbécile se déploie dans la spéculation pour mettre des familles entières en danger. Dans l'infortune et dans l'irréflexion, des ménages n'ont d'autre ressort que de se laisser piéger dans l'inculture du bouche à oreille pour battre le pavé des supérettes.


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