Présentation Pour la première fois, un ouvrage est entièrement consacré à des "libéraux" d'Algérie. Pendant la période 1954-1962, un groupe d'étudiants d'Alger a pris beaucoup de risques pour s'affirmer "à contre-courant" du mouvement de l'Algérie française. Les éléments biographiques, les aperçus historiques, la réflexion critique exercée à chaud, à partir de "choses vues", montrent les difficultés et la force de leur engagement. Ici, la nostalgie n'empêche pas la lucidité. Autour de Jean Sprecher, professeur de lettres, qui a pris l'initiative d'évoquer son parcours et celui de ses amis, se retrouvent, pour une contribution originale, Alain Accardo, universitaire, Antoine Blanca, diplomate, Jean-Paul Ducos, professeur de mathématiques et arabisant, Claude Oliviéri, agrégé de lettres classiques, et Charles Géronimi, neuropsychiatre.
Regards croisés sur une réalité complexe et dramatique, mais aussi matériau de premier ordre pour une Histoire qui reste encore à écrire.
Ce témoignage constitue une pièce inédite d'un dossier qui suscite un regain d'intérêt au moment où le devoir de mémoire s'impose en France comme en Algérie.
Table des matières LES ANNEES D'APPRENTISSAGE
Comment on peut devenir "libéral" dans un pays colonial
Des "événements" à la guerre
L'année 1956 : autour de l'affaire Mandouze
1957 : Sous l'uniforme de la Coloniale à Paris : Debout les morts !
1958 : Sous l'uniforme de l'infanterie métropolitaine en Algérie
ALGER : LIBERAUX ET PROGRESSISTES
Alger : l'engagement
Alger, 1960 : l'affrontement
Le 3 novembre 1960 : "une journée particulière"
La fin d'un mythe
Alger, 1961 : une année noire
Extrait L’habileté du colonisateur consiste à montrer et à dire ce qu’il fait et à taire ou à cacher ce qu’il défait. Et je ne parle pas là des pertes et des dégâts dus à la conquête, je parle de la destruction de la société que l’on colonise. Le colonisateur fait voler en éclat le droit et les usages du peuple qu’il soumet, il ignore sa culture ou la nie, il contrôle sa religion, il lui impose sa langue, seule officielle, il lui confisque ses biens et sa terre. Le dommage est si profond et les séquelles sont si graves que le peuple colonisé, même s’il réussit un jour à reconquérir son indépendance - on le voit aujourd’hui -, a du mal à retrouver ses marques, à restaurer sa culture, à assimiler la modernisation qui lui a été imposée et à se donner les structures sociales correspondant à son génie et à son histoire : un hiatus et des cicatrices subsistent, qu’il mettra longtemps à combler et à effacer.
Avec la conquête coloniale, les fellahs, les pasteurs ne sont plus sur leurs terres, ils sont étrangers chez eux : ils vont se louer comme ouvriers, le plus souvent saisonniers, où l’on veut bien d’eux, et deviennent des immigrés dans leur propre pays ; d’autres passent la mer et deviennent des immigrés dans le pays qui les a colonisés. »
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 03/11/2007
Posté par : nassima-v
Source : dzlit.free.fr