Algérie

A contre-courant de la plume



C'est une fiction à travers laquelle le lecteur suit le destin de Youcef. D'un enfant montagnard dorloté que rien de mal n'atteignait, la vie de Youcef bascule après le décès de son père.Le monde de Youcef s'écroule. L'auteur nous plonge alors dans le vécu de la plupart des enfants algériens durant les années trente et quarante du siècle dernier.
La misère et la rudesse de la vie poussent les familles à envoyer leurs enfants, n'ayant pas encore atteint dix ans, à travailler comme bergers ou ouvriers agricoles. Les peurs, les angoisses ainsi que les larmes versées à chaque séparation avec sa mère forgent le petit Youcef qui nourrit chaque jour plus d'ambition. Le petit découvre aussi les douceurs de l'amitié et les vertus de la patience. Le récit aborde également une étape importante dans le vécu de la famille algérienne, avec l'ordre d'appel pour le service militaire envoyant les jeunes hommes qui le reçoivent vers une mort presque certaine pour défendre la France. Youcef est donc un soldat parmi des milliers de jeunes Algériens qu'on jette en pâture en première ligne.
De la chair à canon. Il est ensuite rescapé, démobilisé, que le destin pousse vers l'exil. Le roman retrace ainsi le vécu de ces jeunes qui constituaient une main-d'œuvre bon marché, contraints à quitter les leurs et embrasser d'autres cultures, d'autres m'urs et tenter d'autres horizons et destins. Les moments de bonheur, mais aussi de chagrin à la perte d'un être cher se succèdent, pour au final pousser le héros de ce roman au retour au bercail. Le roman peut se lire comme une critique de ce qu'est devenue la société algérienne.
C'est un zoom sur les rapports construis sur l'intérêt matériel et les motivations individuelles qui ont pris la place des rapports humains et l'entraide qui consolidaient les familles. «Il faut croire que les tourments de la vie s'enracinent chez les personnes éprouvées, que la roue du destin tourne souvent dans le mauvais sens, comme pour rendre l'existence désagréable aux femmes et aux hommes les plus méritants.» Moumouh Icheboudène est l'auteur de Quand la paix s'éloigne, publié en 2010 et La danse fatale en 2013.


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