Après Alger et Tlemcen,
Constantine a organisé, du 1er au 3 mars 2012, ses Dzwebdays
qui ont vu la participation de dizaines d'étudiants, d'enseignants, de porteurs
de projets dans les TIC et des centaines de visiteurs. A l'issue de cette
rencontre, riche en conférences et ateliers en technologies du Web, plusieurs startup on vu le jour. Récit d'une journée de troisième
type.
Les Dzwebdays connaissent un succès grandissant en moins d'une
année. Après Alger en avril 2011, Tlemcen en décembre de la même année, la 3e
édition de cet événement Web algérien a eu lieu à Constantine du 1er au 3 mars 2012.
Des centaines de visiteurs ont fait le déplacement au nouveau département d'informatique
de l'Université Mentouri, situé au cÅ“ur de la
nouvelle ville Ali Mendjeli, «future pôle
universitaire», pour assister aux Dzwebdays. Trois
jours de rencontres, de conférences et d'ateliers autour des technologies du
Web.
Parmi les
initiateurs des Dzwebdays de Constantine figurent des
étudiants et de jeunes entrepreneurs dans le domaine des technologies de
l'information et de la communication (TIC). Nadir Delimi,
étudiant en master 1 informatique à Constantine, en fait partie. A 22 ans, il
est déjà "patron" d'une startup spécialisée
dans le développement Web, le consulting et le marketing, les principaux
secteurs qu'investissent les informaticiens algériens qui souhaitent également
s'orienter vers les services offshore. «Le déclencheur fut la "Semaine du
Web" d'Alger, en avril dernier, au cyberparc de
Sidi Abdellah. Voulant organiser une manifestation
similaire à Constantine, je me suis donc rapproché de Farid Arab
et Mehdi Omar Ouayach, organisateurs de la Semaine d'Alger, et
respectivement responsables des entreprises "Pureplayer"
et "Connext"», raconte Nadir Delimi.
Samsung et
Microsoft en guest stars
Les Dzwebdays de Constantine étaient organisés en modules sous
licence américaine et européenne, comme les "Startup
Weekend", "SEO Camp Day"
et "Joomla Day", alors
que d'autres modules sont exclusivement algériens tels les "e-Commerce Day" et "Wordpress Day". Les "Startup Weekend", un concept star venu de Seattle aux USA, sont
des ateliers de création d'entreprises en 54 heures chrono. Les "Seo Camp Day" sont des
ateliers pratiques et des conférences autour du référencement et du financement
de sites Web. Pour cette partie, les organisateurs des Dzwebdays
ont invité le directeur Tracking (pister le client
sur internet) du site Skyrock (plus 2 millions de
pages vues par jours), et ceux de Samsung et de Microsoft Europe, venus
gratuitement pour animer des conférences.
Le côté financier
des Dzwebdays a été assuré principalement par l'Université
de Constantine qui, en plus de mettre à disposition ses locaux, dont la grande
salle internet, a aussi participé à l'hébergement des
invités étrangers et algériens (des dizaines d'étudiants venus de plusieurs
wilayas). Une société privée algérienne, Nazhamane
Media, a sponsorisé l'événement.
Le ministre de la Poste et des Technologies de
l'information et de la communication (MPTIC), Moussa Benhamadi,
qui avait parrainé la premier événement à Alger, «a également donné un coup de
pouce considérable», qui permet aujourd'hui aux deux associés Farid Arab et Mehdi Omar Ouayach de
continuer à proposer des Dzwebdays dans différentes
régions d'Algérie. «Le but c'est d'organiser cet événement dans chaque wilaya»,
affirme Farid Arab, de «créer des points de présence,
grâce aux jeunes qui nous contactent et qui s'organisent localement, pour les
aider à devenir autonomes et organiser sur une année des Dzwebdays
dans tout le pays», dit-il encore.
Des compétences
algériennes à valoriser
«Le but, finalement,
c'est de créer une économie numérique à travers des utilisateurs et des jeunes
pour réaliser des événements de formation, autour des TIC, de l'informatique et
de l'Internet, comme le système de gestion du contenu Joomla,
le langage Java et les logiciels open source», explique encore le patron de "Pureplayer". Sur le niveau de la participation
algérienne, notre interlocuteur n'en tarit pas d'éloges. Selon lui, «les
participants algériens étonnent certains formateurs par leurs connaissances». «Mais
c'est normal, à partir du moment où l'on accède à Internet, et aux même
formations, nos jeunes sont aussi compétitifs sur le marché mondial et
travaillent au même niveau que les informaticiens du monde entier en offshoring», ajoute Farid Arab.
Ben Mimoun Mohamed
El Habib fait partie de ces jeunes informaticiens qui travaillent en offshoring. Comme Mehdi Delimi, il
a été à l'initiative de la tenue des Dzwebdays à
Tlemcen. A 25 ans, il est graphiste et anime durant les événements des
conférences sur le Web design. Dans l'une de ses interventions, il s'est montré
militant pour une meilleure valorisation du travail des web designers encore
sous-estimés par les clients algériens qui n'y voient qu'un plus esthétique. Pour
lui, «il faut devancer la demande, et se tenir près pour les prochaines
technologies de type 3G et e-commerce». Pour le moment, il travaille avec une
entreprise algéro-américaine, mais dans ses moments
libres il préfère collaborer avec des entreprises étrangères où la rémunération
est bien meilleure. En Algérie, on lui propose encore des tarifs ne dépassant
pas les dix mille dinars pour une charte graphique qui nécessite «jusqu'à 2
mois de travail». C'est dire que le développement des compétences nationales
dans les TIC, et la réduction du recours à l'étranger, passe nécessairement par
une reconnaissance de la valeur d'un travail fourni. Un débat dont on ne peut
faire l'économie.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 07/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yacine H
Source : www.lequotidien-oran.com