Algérie

A chaque maladie son remède



Progrès - Certains guérisseurs insèrent même des espaces publicitaires dans les journaux et les sites d'annonces sur Internet pour mettre en valeur leurs compétences.
Le recours aux guérisseurs religieux ne concerne pas uniquement les personnes hantées par le djin, mais touche pratiquement toutes les maladies, même celles auxquelles la médecine moderne n'a pas encore trouvé de remèdes efficaces. Des Algériens atteints de diabète, cancer, rhumatisme, impuissance sexuelle et de diverses autres pathologies s'adressent à ces «praticiens» dans l'espoir de guérir. La montée de l'intégrisme dans la société et l'impact des chaînes de télévision orientales spécialisées dans la roquia et le soin par Le Coran et la Sunna constituent les deux principales causes de cette situation. Il faut dire aussi que l'incapacité des hôpitaux et centres hospitaliers publiques à prendre en charge l'ensemble des malades, la cherté de médicaments et les longues démarches imposées au malade poussent les gens à opter pour les guérisseurs dont le nombre ne cesse d'augmenter. «J'avais des maux de dos, j'ai consulté plusieurs médecins et pris des tonnes de médicaments, mais cela n'a rien donné. Je me suis alors dirigé vers un guérisseur au niveau de Blida, qui m'a soigné avec Le Coran et certaines plantes médicinales.
Aujourd'hui, Dieu merci je n'ai plus de douleurs», affirme Madjid, la cinquantaine, agent de sécurité dans une cité universitaire à Alger. «Depuis, tous les membres de ma famille et certains de mes amis sollicitent les services de ce guérisseur et d'autres exerçant dans différentes localités du centre du pays», se félicite notre interlocuteur. L'affluence est très nombreuse chez les guérisseurs qui ont même recruté des personnes chargées de l'organisation afin d'éviter les problèmes.
«Mon cousin est un fameux raqui à Bordj Bou-Arréridj. Il reçoit quotidiennement une moyenne de 150 personnes. Durant les week-ends et les périodes de vacances, les gens commencent à affluer dès les premières heures de la matinée.
Il a alors recruté un homme et une femme pour encadrer les visiteurs et assurer le calme pour faire tranquillement son boulot», témoigne Hakim, étudiant en médecine. «Je ne crois pas que j'aurai autant de clients lorsque j'ouvrirai mon cabinet. Je crains que les médecins s'arrêtent de travailler dans quelques années au vu de l'intérêt croissant qu'accordent les citoyens à la médecine parallèle», avoue notre interlocuteur. Si les guérisseurs avec des plantes reçoivent beaucoup de gens, il n'en demeure pas moins que les raquis les dépassent de loin en termes de clientèle.
Il suffit d'avoir un problème psychologique, une angoisse ou le stress, pour se diriger vers ces raquis, munis de bouteilles d'eau minérale. Le raqui procède alors à la récitation de quelques versets coraniques dans l'eau et la donne au «malade» qui retrouve vite son équilibre psychologique. Pour le commun des citoyens, la roquia procure la paix intérieure et la quiétude. Certains versent jusqu'à 500 dinars pour une bouteille d'eau «exorcisée». Il y a bien évidemment des raquis qui le font gratuitement, mais la plupart ont fait de ce créneau leur gagne-pain.




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