Il faut croire que les responsables algériens n'ont ni froid aux yeux ni peur d'y aller fort. Il fallait se croire totalement à l'abri pour oser abuser de sa fonction et organiser les choses à son profit et au profit des siens. Mais pourquoi se seraient-ils sentis plus menacés que cela puisqu'ils avaient le pouvoir, ou du moins une part conséquente entre les mains 'Je ne vais pas faire le tour des noms à la une des journaux parce que pointés par la justice. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser, un instant, à cet ancien responsable de la réglementation au niveau de la wilaya d'Alger, promu chef de daïra, puis wali quelques années après, puis ministre. J'ai suivi son parcours à l'occasion et j'avoue n'avoir pas été étonnée qu'il ait fini à la tête d'un département ministériel.
J'étais, à l'époque où j'avais sollicité son concours, à la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale tandis que lui était à la wilaya. Je faisais un reportage sur un bidonville dans la banlieue d'Alger et il n'avait pas hésité à non seulement m'accompagner sur les lieux, mais aussi à me donner toutes les informations supplémentaires pour compléter les interviews réalisées sur place. Il m'avait, à l'époque, paru totalement engagé dans sa mission.
Le voilà aujourd'hui convoqué dans une ou des affaires de corruption. Faut-il croire que la tentation finit toujours par avoir raison d'un comportement précédemment exemplaire ' Par contre, combien il est surprenant qu'un Premier ministre qui avait fait emprisonner à la pelle des chefs d'entreprise et autres hauts cadres pour, disait-il, «mauvaise gestion» soit, à son tour, convoqué devant les tribunaux pour répondre de faits aussi peu glorieux ! Un secret de Polichinelle en vérité, mais personne ne se serait aventuré à en parler sous peine de sanctions.
Je revois la morgue avec laquelle il affirmait que le pouvoir dont il représentait la force avait les moyens de mater la rue. On ne se bat pas pour l'Algérie, mais pour la vache à lait qu'elle représente. On entend, depuis toujours, parler de fortunes qui se montent à l'ombre du système. Mais jamais les faits n'ont été révélés avec autant de gravité.
M. B.
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Posté Le : 29/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Malika Boussouf
Source : www.lesoirdalgerie.com