Algérie

A cause du Covid: Le chiffre d'affaires des entreprises réduit de moitié en 2020



Selon une enquête du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), présentée jeudi à l'occasion d'une journée d'étude sur l'impact socio-économique de la pandémie de Covid-19 en Algérie, des entreprises algériennes sondées ont indiqué avoir perdu en moyenne 50% de leurs chiffres d'affaires (CA) en 2020.Les plus touchées sont les entreprises des services et de la manufacture, affirme Mohamed Kadi, chercheur au CREAD, ajoutant que le secteur du transport de marchandises a connu «paradoxalement» une perte de 90 % du CA en 2020.
En raison du confinement imposé l'an dernier pour lutter contre la propagation de la pandémie, 93% des entreprises interrogées ont fait état de difficultés à commercialiser leurs produits, poussant 63% d'entre elles à opter pour un arrêt total de l'activité à cause l'absence de clients.
La même étude relève que 11% des entreprises interrogées affirment avoir été impactées par le confinement de leurs personnels et le manque de transport, alors que 8% d'entre-elles ont relevé des problèmes de financement et l'augmentation de leurs créances durant cette période.
Selon le même intervenant, 56% du personnel n'a pas pu rejoindre son lieu de travail en 2020 à cause de la crise sanitaire. Les problèmes de transport ont particulièrement touché les secteurs des services et celui du BTP. Interrogées sur l'éventualité de certains événements dans six mois, les opérateurs économiques ont indiqué, à 21%, qu'ils envisagent une reprise de l'activité, 12% la réduction de leur effectif, 10% présagent une tension sur la trésorerie, 11% envisagent la fermeture de leur entreprise et 10% prévoient le report de leurs investissements. Enumérant les mesures nécessaires pour accompagner les entreprises face à la crise sanitaire, M. Kadi a plaidé pour le report du paiement des charges sociales et fiscales, proposant également l'octroi d'un crédit exceptionnel aux entreprises avec un taux bonifié, ainsi que la couverture de la fluctuation du dinar.
L'expérience du travail à distance «positive»
Par ailleurs, une autre enquête du CREAD, présentée par Riad Benghebrid, relève que près de 71,2 % des salariés interrogés ont qualifié de « positive » l'expérience du travail à distance en période de confinement pendant la pandémie du Covid-19.
Les conditions de travail à distance sont jugées «acceptables jusqu'à un certain point», grâce à une plus grande flexibilité relevée par le panel interrogé, a indiqué le chercheur.
Toutefois, l'intervenant a relevé qu'une partie des travailleurs sondés a pointé «un impact direct du télétravail sur la vie personnelle et professionnelle des salariés», plaidant pour une adaptation des nouvelles pratiques professionnelles. Lors de cette enquête sur le télétravail pendant la pandémie en Algérie, des salariés ont été interrogés sur 18 wilayas avec une prépondérance des wilayas du centre du pays.
Parmi cet échantillon, 32% ont affirmé disposer d'un lieu de travail à distance, alors que 16% disposent des outils nécessaires à l'exercice du télétravail dont 90% via un PC portable.
En outre, parmi les aspects négatifs du télétravail, «56% des salariés interrogés estiment qu'il y a une augmentation des heures quotidiennes de travail et 41% soulèvent des difficultés à organiser le travail et à maintenir leur rendement», a indiqué M. Benghebrid.
Les catégories les plus touchés par la perte d'emploi
Une autre étude, présentée par Oualid Merouani, Maitre de recherche au CREAD, relève que les apprentis et les professions indépendantes ont été les plus touchés par la perte de leurs emplois à cause de la pandémie du Covid-19 en Algérie.
Ainsi, selon M. Merouani, 20% des apprentis, 14 % d'indépendants, 7% de salariés et 6% d'employeurs sondés ont perdu leur emploi depuis le début de la pandémie. Ajoutant que «les femmes et les jeunes connaissent plus de risque de perdre leur emploi», précisant que les hommes avaient plus de risque de voir leurs revenus baisser.
Les femmes avaient plus de chance de garder un revenu stable mais elles étaient plus vulnérables à la perte de leur revenu. Au total, 17% des sondés des deux genres ont vu leurs revenus diminuer pendant cette période.
Par secteur, l'hôtellerie-restauration et le commerce ont été plus vulnérables à voir leurs revenus diminuer ou le perdre, selon M. Merouani. Concernant la consommation des ménages, le représentant du CREAD a fait savoir que 35% des sondés ont puisé dans leur épargne avec une légère importance pour les adultes 45-54 ans en termes de tranche d'âge et les salariés en terme de catégorie socioprofessionnelle.
Par ailleurs, l'intervenant a recommandé «la prise en compte des attentes et préférences de la population pour toute implémentation de politiques sociales, le renforcement du système de protection sociale et le ciblage de la population la plus vulnérable, notamment les jeunes et les femmes.


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