Sadek avait une faim de loup ce jour-là (c'était en mars 2012). D'habitude, il avait toujours dans sa Toyota Hilux un paquet de biscuits ou une baguette de pain avec lesquels il trompait la faim en attendant de rentrer à son lieu de travail où il avait installé une petite cuisine. Mais ce jour-là, le malheur voulut qu'il passe devant un fastfood et que des effluves de chawarma arrivent jusqu'à ses narines. Il descendit de son pickup et alla commander un énorme casse-croute. mais au moment où il allait retourner à sa voiture, il ne la trouva pas ! En voulant se tenir la tête, le sandwich lui tomba des mains et il se mit à hurler : «Ma voiture ! Ma voiture ! Ma voiture !»
Le pauvre diable ! Il avait été si envoûté par les senteurs de la viande qui cuisait qu'il était descendu de la voiture sans refermer la portière et sans retirer la clef de contact.
Que faire ' Quelqu'un lui dit :
- Il y a un poste de police, juste-là'.
- Oui, d'accord, je vais déposer plainte mais contre qui ' Et si on ne retrouve pas aujourd'hui ma voiture, ce sera trop tard. Elle va être désossée et ses pièces se retrouveront éparpillées dans tous les marchés du pays.
Après avoir déposé plainte, Sadek rentra en stop chez lui parce qu'il n'avait pas d'argent sur lui. Tout était dans le cartable qu'il avait laissé dans sa voiture. Encore une grave imprudence.
Une semaine plus tard, il reçut un appel anonyme de la part de quelqu'un qui lui dit connaître ceux qui ont volé sa voiture.
- Ah ! Bon, c'st vrai ' Tu sais qui a volé ma voiture '
- Oui, ce sont des gens de Bousmaïl. Et ta Toyota Hilux est en ce moment à Aïn Defla. Si tu veux que je t'aide à la récupérer, tu me donnes 4 millions de centimes.
- Je te donnerai dix si tu m'aides à la retrouver'
- Très bien, mais à une condition : pas un mot de tout cela à personne et surtout pas à la police. Moi, j'ai envie de faire du bien' C'est tout ! Et au passage, je me fais graisser un peu la patte' C'est normal' aujourd'hui, on n'a rien sans rien.
- Pas de problème' je te donne 15 millions si tu m'aides à retrouver ma voiture.
- D'accord, il faut commencer d'abord par me donner l'argent.
- D'accord ! Où tu veux et quand tu veux.
Les deux hommes convinrent d'un rendez-vous dans la forêt de Bousmaïl.
Mais la première chose que fit Sadek fut d'en aviser la police. L'homme au coup de fil anonyme (âgé de 52 ans) fut arrêté. Mais la police eut beau l'interroger, il ne donna aucun renseignement susceptible d'aider Sadek à retrouver sa voiture. Pis ; il nia avoir téléphoné à Sadek. «Je n'ai jamais téléphoné à ce type, moi ! Je ne sais même pas comment il s'appelle.»
Comme il avait appelé d'un taxiphone d'Alger où doivent défiler des centaines de personnes par jour, confondre le prévenu était pratiquement impossible même si Sadek n'arrêtait pas de soutenir que c'était bien lui qui lui avait téléphoné parce qu'il se rappelait de sa voix.
Il y a quelques jours, Sadek se retrouva au tribunal de Koléa dans une situation des plus surréalistes : il n'était pas confronté à celui qui lui avait volé sa voiture mais à quelqu'un qui lui avait promis de l'aider à la retrouver !
L'homme fut relâché.
Sadek est toujours sans nouvelles de sa Toyota Hilux.
Tout cela ne serait pas arrivé s'il avait gardé tout son calme et sa raison face à l'appel du chawarma appétissant d'un fastfood de Bousmaïl
Sadek avait une faim de loup ce jour-là (c'était en mars 2012). D'habitude, il avait toujours dans sa Toyota Hilux un paquet de biscuits ou une baguette de pain avec lesquels il trompait la faim en attendant de rentrer à son lieu de travail où il avait installé une petite cuisine. Mais ce jour-là, le malheur voulut qu'il passe devant un fastfood et que des effluves de chawarma arrivent jusqu'à ses narines. Il descendit de son pickup et alla commander un énorme casse-croute. mais au moment où il allait retourner à sa voiture, il ne la trouva pas ! En voulant se tenir la tête, le sandwich lui tomba des mains et il se mit à hurler : «Ma voiture ! Ma voiture ! Ma voiture !»
Le pauvre diable ! Il avait été si envoûté par les senteurs de la viande qui cuisait qu'il était descendu de la voiture sans refermer la portière et sans retirer la clef de contact.
Que faire ' Quelqu'un lui dit :
- Il y a un poste de police, juste-là'.
- Oui, d'accord, je vais déposer plainte mais contre qui ' Et si on ne retrouve pas aujourd'hui ma voiture, ce sera trop tard. Elle va être désossée et ses pièces se retrouveront éparpillées dans tous les marchés du pays.
Après avoir déposé plainte, Sadek rentra en stop chez lui parce qu'il n'avait pas d'argent sur lui. Tout était dans le cartable qu'il avait laissé dans sa voiture. Encore une grave imprudence.
Une semaine plus tard, il reçut un appel anonyme de la part de quelqu'un qui lui dit connaître ceux qui ont volé sa voiture.
- Ah ! Bon, c'st vrai ' Tu sais qui a volé ma voiture '
- Oui, ce sont des gens de Bousmaïl. Et ta Toyota Hilux est en ce moment à Aïn Defla. Si tu veux que je t'aide à la récupérer, tu me donnes 4 millions de centimes.
- Je te donnerai dix si tu m'aides à la retrouver'
- Très bien, mais à une condition : pas un mot de tout cela à personne et surtout pas à la police. Moi, j'ai envie de faire du bien' C'est tout ! Et au passage, je me fais graisser un peu la patte' C'est normal' aujourd'hui, on n'a rien sans rien.
- Pas de problème' je te donne 15 millions si tu m'aides à retrouver ma voiture.
- D'accord, il faut commencer d'abord par me donner l'argent.
- D'accord ! Où tu veux et quand tu veux.
Les deux hommes convinrent d'un rendez-vous dans la forêt de Bousmaïl.
Mais la première chose que fit Sadek fut d'en aviser la police. L'homme au coup de fil anonyme (âgé de 52 ans) fut arrêté. Mais la police eut beau l'interroger, il ne donna aucun renseignement susceptible d'aider Sadek à retrouver sa voiture. Pis ; il nia avoir téléphoné à Sadek. «Je n'ai jamais téléphoné à ce type, moi ! Je ne sais même pas comment il s'appelle.»
Comme il avait appelé d'un taxiphone d'Alger où doivent défiler des centaines de personnes par jour, confondre le prévenu était pratiquement impossible même si Sadek n'arrêtait pas de soutenir que c'était bien lui qui lui avait téléphoné parce qu'il se rappelait de sa voix.
Il y a quelques jours, Sadek se retrouva au tribunal de Koléa dans une situation des plus surréalistes : il n'était pas confronté à celui qui lui avait volé sa voiture mais à quelqu'un qui lui avait promis de l'aider à la retrouver !
L'homme fut relâché.
Sadek est toujours sans nouvelles de sa Toyota Hilux.
Tout cela ne serait pas arrivé s'il avait gardé tout son calme et sa raison face à l'appel du chawarma appétissant d'un fastfood de Bousmaïl
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Posté Le : 24/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K A
Source : www.lemidi-dz.com