Algérie

À boulets rouges



Le premier palier de la « démocratie » ne semble pas vouloir rompre avec ses vieux démons, renoncer à d?ancestrales coutumes qui ont fait le lit de toutes les dérives. L?actualité de nos communes se repaît de surprenantes divergences, incompréhensions, prises de bec, accusations mutuelles et répétées entre des élus de diverses obédiences. Déballage de linge sale, reproches violents, attaques, coups fourrés et autres artifices de mauvais acabit. Le citoyen se voit infliger le régime de la douche écossaise, tangue, de guerre lasse, entre le supportable et le pire. Des querelles intestines « explosent » en plein jour parfois par inadvertance. On souffle le chaud et le froid. La population ne sait plus à quel saint se vouer, ni à quelle version s?accrocher. La commune, lien privilégié entre le citoyen et ceux qu?il a mandatés « souverainement », sombre dans une guéguerre sournoise, feutrée ou bruyante. Il y a bien sûr des exceptions notables. Celles-là mêmes qui tentent d?éviter le burlesque et le désolant pour ne s?en tenir qu?à leurs véritables missions. L?expérience aidant, force est de reconnaître que les « tours de Babel » partisanes ne donnent presque pas de signes de coexistence pacifique et d?entente cordiale. Si tant est que le suprême objectif se résume à cette stricte exigence. Dans cette chasse aux sorcières orchestrée par des élus qui ne peuvent pas en démordre d?un pouce, mettant sous le boisseau les intérêts de la collectivité, la tendance est à la déception. Il est qu?on ne concocte pas au pied levé une équipe de gestionnaires élus au suffrage sans s?attendre à de décevantes conséquences. Plutôt que de voir les problèmes réglés, le citoyen, promu au rang de jocrisse invétéré, assiste aux tirs à boulets rouges, à des exercices de montée au créneau pugnaces, au jeu du lancer de pavés dans la mare... au diable.


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