Algérie

À blâmer ou à féliciter '



L'axe Ankara-Moscou inquiète les Européens. Le rapprochement qui se consolide de jour en jour entre la Russie et la Turquie, notamment les accords entre les deux pays dans les domaines de l'énergie et l'alimentation, n'est pas du goût des responsables au sein de l'Union européenne. Ces derniers ont exprimé leurs appréhensions quant à la transformation de cette voie vers la Turquie en plateforme commerciale russe pour contourner les sanctions imposées par les Etats-Unis et une trentaine d'autres pays, comme l'a rapporté le quotidien économique et financier britannique, ‘Financial Times'. C'est particulièrement l'issue de la rencontre, vendredi dernier, à Sotchi, ville russe située au bord de la mer Noire, entre les deux présidents Poutine et Erdogan, qui a débouché sur la conclusion de plusieurs accords qui peuvent annihiler les effets des sanctions économiques engagées contre la Russie par les Etats-Unis et l'Union européenne qui a amplifié les soucis au sein des Européens.Le Président russe Vladimir Poutine et le Président turc Recep Tayyip Erdogan ont, en effet, convenu lors de cette rencontre de renforcer la coopération dans les domaines de l'économie et de l'énergie. Dans leur déclaration commune, ils ont appelé à des «mesures concrètes» pour renforcer la coopération dans les domaines des Transports, de l'Agriculture, de l'Industrie, des Finances et du Tourisme. Ils ont également souligné le rôle d'Ankara dans le transport du gaz russe vers l'Europe via le gazoduc Turkstream, déclarant que «les partenaires européens devraient être reconnaissants à la Turquie d'avoir sécurisé le transport sans escale du gaz russe». En outre, les deux présidents ont convenu que les livraisons de gaz russe à la Turquie seraient payées «en partie en roubles», a déclaré le vice-Premier ministre russe Alexander Novak aux médias, louant «une nouvelle phase et de nouvelles opportunités» entre les deux pays.
Il n'en fallait pas plus pour pousser les Européens à dénoncer «l'opportunisme» de la Turquie et à appeler les Etats-Unis à faire quelque chose pour éviter que les sanctions économiques contre la Russie ne périclitent dans le sillage de ces accords avec la Turquie. Mais, la réaction timide des Etats-Unis laisse croire que ce couloir laissé ouvert devant les Russes vers la Turquie est nécessaire, voire primordial, pour éviter une grave crise mondiale, alimentaire et énergétique, qui se profile.
Dans ce cadre, le SG de l'ONU, Antonio Guterres, a justement appelé, à partir d'Istanbul, où il se trouvait samedi 20 août, gouvernements et entreprises privées «à trouver les moyens de permettre le retour des céréales et engrais russes ainsi que des céréales ukrainiennes sur les marchés mondiaux, conformément à un accord conclu le mois dernier». Ajoutant que «l'autre partie de cet accord global est l'accès, sans entrave, aux marchés mondiaux de la nourriture et des engrais russes qui ne sont pas soumis à des sanctions», et qu'«il est important que tous les gouvernements et le secteur privé coopèrent pour les ramener sur les marchés.» Alors, la position de la Turquie est à blâmer ou à féliciter pour son rôle dans la préservation des marchés des matières premières et faire baisser les prix pour les consommateurs, comme le souhaite l'ONU '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)