Algérie

A bâtons rompus avec un auteur-Mohand Mahrazi, écrivain linguiste : « L'essor de tamazight dépend de la généralisation de son enseignement»



A bâtons rompus avec un auteur-Mohand Mahrazi, écrivain linguiste : « L'essor de tamazight dépend de la généralisation de son enseignement»
Quelle est votre impression sur ce Salon ' C'est la première fois que j'y assiste. Je suis agréablement surpris. C'est un plaisir que de voir tout ce beau monde qui manifeste un intérêt particulier au livre. Cela donne de l'espoir et nous encourage à écrire et à produire davantage. En ce qui me concerne, je dois dire que je n'en suis pas à mon premier ouvrage. J'ai déjà écrit deux livres en français. Il s'agit de «Concepts de base des sciences de langage» et «Pratique systématique de la langue française». «Dictionnaire d'électronique français tamazight» est mon troisième livre.
Quel accueil est réservé aux livres écrits en tamazight '
J'ai constaté, avec regret, que les visiteurs ne s'intéressent pas beaucoup aux 'uvres écrites en tamazight. Je ne sais pas si cela est dû au fait que l'enseignement dans notre pays se fait en langue arabe.
Vous savez, même les livres écrits en français n'attirent pas grand monde. Je l'ai constaté de mes propres yeux. Si le salon international du livre, me semble-t-il, était organisé dans les régions berbérophones, le livre écrit en tamazight aurait attiré plus de lecteurs, car il serait question de locuteurs natifs de cette langue.
Quel genre de lecteurs ciblez-vous par vos écrits '
Premièrement, je pense que chaque écrivain a un public particulier, surtout quand il s'agit des auteurs de livres scientifiques et didactiques. Il est vrai que mes ouvrages peuvent intéresser les militants de la cause berbère, car ils sont écrits dans cette langue. Mais avant tout, mon 'uvre est destinée particulièrement à une catégorie de personnes bien ciblée. Elle s'adresse d'abord et avant tout, aux étudiants, aux enseignants de tamazight qui font des recherches en électronique. Par ailleurs, je pense que l'avenir de la production littéraire amazighe dépend en grande partie de la généralisation de l'enseignement de cette langue. On ne peut pas avoir un large lectorat si l'enseignement de cette langue se limite aux régions berbérophones. Je tiens tout de même à préciser que nous avons réalisé de bonnes choses, depuis l'introduction de tamazight dans le système scolaire. Toutefois, je souligne qu'il reste beaucoup à faire pour la promotion de notre langue. Sur ce plan, je tiens à dire aux parents d'élèves d'encourager et d'inciter leurs enfants à étudier cette langue.
Des projets en chantier '
Je viens de terminer la rédaction d'un livre scientifique.
Je dois le déposer incessamment chez une maison d'édition pour le faire publier. J'en ai rédigé un autre que j'ai entièrement consacré aux sciences du langage. Je suis en contact avec le Haut Commissariat à l'Amazighité et l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) pour discuter de sa publication. En ce qui concerne l'écriture romanesque, j'ai entamé récemment une traduction d'un roman écrit par une Hindoue, traduit en français. Le mode de vie des Hindous ressemble beaucoup au nôtre. Cette similitude saisissante m'a motivé pour le traduire en tamazight.


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