«Yatlaâ laâlam hatta yeskot ennidham» (le drapeau sera levé jusqu’à la chute du régime), promettent les supporters de l’USM El Harrach aux autorités s’ils perdent la finale qui les opposera dimanche à la JSK. Cette rencontre, classée dans les matchs à haut risque par les forces de sécurité, intervient par ailleurs dans une conjoncture politique délicate. Le président Bouteflika, qui devra lui-même remettre la coupe, devrait être présent dans les gradins du stade du 5 Juillet aux côtés des plus hauts responsables de l’Etat et des quelque 55 000 supporters correspondant au nombre de tickets mis en vente par l’Office olympique Mohamed Boudiaf. Dans les deux camps, où le nombre de supporters est estimé à 27 500, chacun scande d’ores et déjà des slogans hostiles au pouvoir. «Et ce n’est que le début», promettent les supporters kabyles. Un véritable casse-tête pour les différents corps de sécurité.
Le premier défi est d’assurer la sécurité du Président. «Rien n’est laissé au hasard, nous imaginons tous les scénarios possibles, d’autant qu’avec ce qui se passe dans le monde arabe, nous devons élargir notre champ d’action», indique une source à la direction de la sécurité et la protection présidentielle. Deuxième défi : l’établissement d’un périmètre de sécurité pour l’accueil des hauts responsables civils et militaires. Des réunions intenses entre la Direction générale de la Sûreté nationale, la DSPP ainsi que la Gendarmerie nationale ont lieu actuellement pour coordonner l’action du 1er mai prochain. «Vous savez, nous sommes devant une situation très complexe.
D’abord, il y a le profil des supporters des deux équipes. Dès samedi, les supporters de la JSK, sujets inquiétants considérés comme des militants politiques, peuvent se faufiler à travers les mailles du dispositif sécuritaire et rejoindre les marcheurs du samedi. Et nous ne pouvons pas les empêcher de rejoindre la capitale», explique un haut responsable sécuritaire. De l’autre côté, il y a les supporters d’El Harrach… «El Kawassir (leur surnom) sont en quelque sorte les hooligans algériens ! poursuit-il. Donc, nous devons être vigilants et mettre en place un dispositif qui nous évitera tout frottement entre supporters et réserver l’utilisation de la matraque qu’en cas d’extrême nécessité», poursuit-il. Mercredi dernier, le quartier de Boumaâti a connu des affrontements violents entre les habitants d’un bidonville, installé récemment dans cette localité, et les forces de l’ordre. Sur place, les habitants expliquent qu’en cas de défaite, «ils sont prêts à marcher jusqu’à la place des Martyrs et camper jusqu’à la chute du régime».
Pour rappel, la Coordination nationale pour la défense des droits des chômeurs a appelé à une marche dimanche 1er mai. Selon nos sources, les pouvoirs publics vont mobiliser quelque 40 000 policiers, ce jour-là, dans la capitale, essentiellement des éléments des forces antiémeute et des agents en civil. En plus des 2000 policiers des forces antiémeute de réserve. Les points de contrôle seront aussi renforcés. Le directeur de la Sûreté nationale, Abdelghani El Hamel, a interdit, dans une correspondance adressée à toutes ses directions, l’usage de la force. Des plans sont déjà établis pour disperser les supporters après le match et éviter tout contact entre les deux camps, nous assure-t-on à la Direction générale. A cela s’ajoute la mobilisation de 500 gendarmes, l’équivalent de l’effectif du plan Delphine mis en place chaque été. Alger sera ce dimanche plus que jamais sous haute sécurité.
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Posté Le : 29/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zouheir Ait Mouhoub
Source : www.elwatan.com