Algérie

Á 90 ans, Goudjil confirmé à la tête du Sénat



Salah Goudjil, 90 ans depuis le 14 janvier, a été plébiscité, hier, président du Conseil de la nation par 126 votes favorables de ses pairs, une abstention et aucune voix contre. Il rejoint le perchoir péniblement en s'appuyant sur le bras d'un chargé du protocole."C'est la volonté du président de la République. C'est la mienne aussi", a déclaré le désormais deuxième personnage de l'Etat. En avril 2019, il est chargé de l'intérim à la tête de la deuxième Chambre parlementaire, le temps qu'Abdelkader Bensalah revienne à ses fonctions.
Coup de théâtre, ce dernier, éprouvé par la maladie, démissionne officiellement de la présidence de la Chambre haute le 29 décembre 2019, quelques jours après l'investiture du chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune.
Des sénateurs réclament aussitôt l'élection d'un nouveau président, dans les délais impartis par le règlement intérieur de l'institution. Imperturbable, Salah Goudjil leur réplique, par écrits de presse interposés : "Rien n'a changé, j'étais, je suis et je reste président." Il est effectivement maintenu dans le statut de "président intérimaire" pendant deux ans.
La dissolution de l'APN, par décret présidentiel signé le 21 février dernier, impose, néanmoins, le retour à la légitimité dans les instances organiques du Sénat. Le bureau de la deuxième Chambre parlementaire, élargi aux présidents des trois groupes parlementaires, adoube la candidature de Salah Goudjil.
Hier, à l'entame de la plénière, Mahi Bahi annonce que le vieux maquisard "ne souhaite pas un plébiscite, mais une élection à la loyale". Sans surprise, les chefs de file des sénateurs FLN, RND et du tiers présidentiel présentent sa candidature. Djeghdali Mustapha postule également à la haute fonction. Mahmoud Kessari, sénateur FLN annoncé comme candidat, prend à son tour la parole.
"Si Salah Goudjil ne retire pas sa candidature, je ne participerai pas à une élection scellée." Interpellé par les journalistes dans le hall, il confirme son retrait.
"Quand j'ai appris que le président de la République portait son choix sur Salah Goudjil, j'ai compris que l'idée d'un deuxième personnage de l'Etat jeune n'a pas encore mûri. Salah Goudjil aurait pu passer le flambeau aux jeunes. Il a préféré s'accrocher au pouvoir", déclare-t-il sans ambiguïté.
À la reprise des travaux de la plénière, Djeghdali Mustapha acte, à son tour, sa défection. Mahi Bahi, président de la séance, s'embrouille.
Le superviseur de l'opération prend le contrôle de la situation. Il précise que Salah Goudjil est le candidat de trois groupes parlementaires. Il signale la présence de 112 sénateurs et la validation de 14 procurations. Il invite l'hémicycle à voter. Le oui l'emporte largement. Sans surprise.

S. H.


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