Algérie

A 100 jours du Sommet de Rio, les Africains veulent des solutions concrètes



A 100 jours du Sommet de Rio, les Africains veulent des solutions concrètes
A 100 jours du prochain sommet de la Terre (Rio+20), les pays du Sud, décideurs, élus ou experts veulent du concret : Y en a marre des bonnes paroles, on veut de l'eau, de quoi manger , lance jeudi un participant camerounais au 6éme forum mondial de l'eau, qui se tient depuis lundi à Marseille sous le thème Le temps des Solutions .
Nous sommes vraiment fatigués de ces bons discours et ces tables rondes entre gens qui ont de l'eau, qui boivent à leur soif et mangent quand ils veulent, mais ne proposent rien de concret , lance cet intellectuel visiblement très excédé du nombre incroyable de conférences (programmées durant ce Forum) pour dire simplement que des gens ont besoin d'avoir de l'eau pour leurs besoins élémentaires .
Le Forum mondial de l'eau, dont les activités sont réparties sur trois grands bâtiments eux même divisés en salles de conférences, de salons privés et salles de think-tank, compte un peu plus d'une centaine de conférences, outre les tables rondes et les rendez-vous d'affaires, et, fatalement les conférences de presse programmées avec une régularité à une cadence industrielle. On parle trop pour peu de résultats , résume ce Camerounais qui veut de l'eau pour l'Afrique .
C'est un peu l'avis de Mozon Coulibaly, maire de la ville de Sandare (Mali), qui estime que pour nous, Forum ou pas, il y aura toujours des problèmes d'eau en Afrique . Avec cette sagesse toute africaine tirée des privations plusieurs fois séculaires de peuples nomadisant à travers le désert, il tente une réflexion pour dire que le problème de l'eau sera permanent tant que des hommes vivront sur cette planète .
Non , réplique son compatriote Alassane Samoka, qui surgit littéralement de nulle part, entre deux pavillons asiatiques. La solution à l'eau ' Il faut aller la chercher dans la mémoire de nos peuples. Il faut capitaliser toute la mémoire et les expériences de nos ancêtres dans le captage et la gestion de l'eau dans nos régions, qui vivent depuis presque toujours cette situation de pénurie, sans jamais se plaindre. Ils se sont juste adaptés à leur milieu, leur environnement . Il faut s'inspirer du passé pour penser au futur , laisse-t-il tomber.
Au Forum de Marseille, la participation africaine a été pratiquement grenouillée par les ONG, et autres fondations européennes et notamment françaises qui se sont érigées en protecteurs des peuples de ce continent. Non, on ne veut plus de ces solutions aléatoires, conjoncturelles , estime encore Samoka.
Durant ce Forum, la Banque africaine de développement (BAD) avait annoncé la relance de la facilité africaine de financement de l'eau, avec au moins une trentaine de projets financés dans 23 pays à grand stress hydrique. Mais, globalement, on peut dire que le continent africain nécessite de gros investissements pour un accès régulier de ses populations à l'eau et l'assainissement.
La déclaration ministérielle de ce Forum affirme que "l'eau est cruciale pour l'agriculture, le développement rural, l'industrie alimentaire et la nutrition", et ajoute qu'"il ne peut y avoir de sécurité alimentaire sans eau". En Afrique, beaucoup pensent que des efforts encore plus grands doivent être investis pour répondre au moins à la moitié des besoins du Continent en eau potable et à l'assainissement , estime un membre de l'ONG CARI.
L'appel à des solutions urgentes, notamment pour l'Afrique, est également lancé par Jacques Oudin, initiateur de la Loi Oudin, qui permet aux collectivités locales de consacrer jusqu'à 1% du budget annexe de leurs services d'eau et d'assainissement à des actions de coopération internationale.


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