“L’analyse prouvera que les choses n’existent pas, mais que dans le même temps existe leur infini: le rien peut être quelque chose.” Kazimir Malevich
La version nouvelle de ma peinture peut sembler différente de celle que j’ai entretenue durant les années estudiantines ou post estudiantines ; néanmoins, je suis resté fidèle à ma nature d’artiste plasticien/poète et qui dit poésie dit rêve. S. Freud écrit dans son interprétation des rêves que le rêve est la voie royale qui mène vers l’inconscient. La machine ne rêve pas et c’est ce qui me diffère d’elle. La plongée dans cet inconscient demeure la source intarissable, émettant son influence par sa liaison à la vie réelle et au processus spatio-temporel de la créativité. L’art n’est pas limité à ce que voient les yeux, mais va au-delà. Il donne la chance aux choses cachées au plus profond de nous-mêmes, de se montrer au grand jour via les émotions que procure une œuvre.
Passer de l’action-painting qui stimule le rêve d’une manière intensive et excellente, à la fois expressive et spontanée, à un style qui semble aux yeux du profane, rigide ou dépourvu de sensations n’est pas une tâche facile. Il fallait trouver comment le faire et y mettre de l’âme afin de l’élever au rang de l’art. "Le carre noir sur fond blanc" de Malevich peut ne rien représenter, cependant il peut bien être l’image d’une fenêtre donnant sur un espace infiniment indéfini, un lieu de liberté, d’incarcération voire même de perdition. C’est tout un travail de l’âme, l’œuvre ne lui serait qu’un support de base. C’est cette âme qui fait qu’une œuvre art existe.
Dans le cas de ces "circuits" que je peins, chaque point est unique, donc suffit a lui-même, chaque ligne possède son histoire, propre à elle-même, et l’ensemble existe en harmonie : - n’est-ce pas une imitation parfaite du cosmos ? Peut-être que oui, mais c est la vie tout court, qu’y est représentée. Et dans la vie, contrairement au cosmos, l’ordre n’existe pas sans que le désordre soit là! La spontanéité qui fut mon cheval de bataille, est à priori, un fond sur lequel, les choses se cherchent et cherchent à exister. Mon œuvre est l’image d’un monde qui se cherche et qui n’est pas stable. Une musique dont les vibrations se suivent à l’infini dans l’incommensurabilité de l’espace. Un monde de surprises et d’aventures. C’est là, toute la spontanéité. Elle n’est pas exposée directement à la vue ; elle est proposée à l’âme du visiteur, par la voie qu’il penserait connaitre, mais qu’il ignore ; car Il en fait parti ! SMAIL SIAGHI, Washington DC. USA
Smail Siaghi - Artiste plasticien, poète et parolier - Falls Church, Algérie
13/12/2020 - 420567