Alger - Noël André Louis Favrelière dit Noureddine

Noël André Louis Favrelière dit Noureddine ALGERIE

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Mr Abdelaziz .. Merci pour ce précieux témoignage.
Hichem - Webmaster - Tlemcen, Algérie

20/12/2017 - 365737

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Noël Favrelière (1934-2017) Noël André-Louis Favrelière est né en 1934 à La Rochelle (Charente-Maritime). Enfant, il est marqué par les combats de la Résistance lors de la Libération, en septembre 1944. Noël Favrelière fait son service militaire en Algérie, avant le soulèvement du 1er novembre 1954, et avait alors déjà été scandalisé par le sort réservé aux indigènes musulmans. Choqué par la manière dont ils étaient traités, il déclare à ses amis après 1954 : « Si j'étais Algérien, je serais fellagha ». Il vit à Paris, dans les milieux artistiques, au moment où il est rappelé en 1956 et rejoint Mont-de-Marsan (préfecture des Landes). De là il part pour Bayonne où il est affecté au 8e régiment de parachutiste coloniaux RPC), puis est envoyé en Algérie. Sergent, il participe à des opérations de ratissage dans la région d'Aumale (actuellement Sour-El-Ghozlane). Au cours d'une de ses opérations, sa compagnie tue une fillette arabe de sept ou huit ans. D'autres exactions de l'armée française renforcent son hostilité radicale à cette guerre. A l’aube du 19 août 1956, chargé de garder un prisonnier « rebelle » algérien qui allait être exécuté (corvée de bois), il quitte son unité avec ses armes et, accompagné de Mohammed son prisonnier, il rejoint les troupes de l'ALN. Pendant dix mois, dans la partie du Sahara et des montagnes situées à la frontière de la Tunisie et de l'Algérie, sous le nom de guerre « Nourredine », il participe aux combats de l'ALN dans la wilaya I aux côtés de Ben Bachir Ali, alias Boughezala, officier supérieur de l’ALN, Il est blessé au pied après une attaque de l'aviation française. Dix mois plus tard, Noël réussit à rejoindre Tunis et s'exile aux Etats-Unis où vit sa sœur afin d'éviter les représailles prévues pour les déserteurs. Le colonel Amirouche a décidé de l’envoyer à New-York pour travailler avec la délégation algérienne à l’ONU, notamment avec M’hamed Yazid et Abdelkader Chanderli, où il est resté plus de deux ans. Il poursuit en parallèle ses études à New York. Messaoud Aït Challal, secrétaire des étudiants algériens venu à New York l’a soutenu et l’avait proposé de retourner à Tunis où une bourse d’études en Yougoslavie lui avait été offerte. Comme il était artiste - peintre, il choisi une thèse sur l’histoire de l’art. Il termine ses études en juin 1962. Il obtient alors un laisser-passer pour Alger où il s’installe jusqu’en 1963 et travailler comme inspecteur des Musées, puis vit en Yougoslavie, en Bulgarie, en Slovénie indépendante (d’où est originaire son épouse), et enfin en Jordanie. Son avocat tente de le faire bénéficier d’une amnistie au titre des accords d’Evian. Mais la France la lui refuse. Sa désertion lui vaudra deux condamnations à mort par les tribunaux militaires de Khenchela et de Constantine et qui le poursuivront jusqu’après l’indépendance. Il ne bénéficiera d’un non-lieu qu’en1966. En 1963 il rentre clandestinement en France : il tient, grâce à Jean-Paul Sartre, une conférence de presse et expose ses tableaux. Puis il séjourne en Yougoslavie à partir de 1964. Retour en France, il entre à la Régie Renault en 1981 et en 1983, il devient le Directeur de l'Institut culturel de Ljubljana, puis du Centre culturel français (CCF) d’Amman (Jordanie). Cinquante cinq ans après, Favrelière retourne en Algérie ; le 5 juillet 201 il est invité par ses amis Boughezala Ali et Messaoud Ben Ali à El Oued. Une visite touristique, en fait, « un pèlerinage » puisque « Nouredine » doit rencontrer «son» prisonnier à qui il sauva la vie en1956, alors qu’il avait écopé de la «corvée de bois», c’est-à-dire destiné à être abattu — cet homme s’appelle Necir Mohamed Salah, on imagine les émouvantes retrouvailles. Noël Favrelière décède le 11 novembre à 83 ans. Il fait partie des «Justes d’Algérie» qui ont soutenu les Algériens durant la guerre. Les Éditions de Minuit publient son récit « Le désert de l'aube », en octobre 1960, il est aussitôt saisi et sa diffusion est interdite. Réédité en 2000: «Si j’étais Algérien, je serai fellagha».
G. Abdelaziz - Retraite - Oran, Algérie

20/12/2017 - 365711

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