Algérie

99 brigades de contrôle mixtes en ronde jour et nuit



99 brigades de contrôle mixtes en ronde jour et nuit
Nasser HannachiLes brigades de contrôle et de répression des fraudes activent intensément à Constantine. C'est devenu une habitude de les voir en ce mois sacré scruter inopinément tout ce qui a trait à l'alimentation. Déjà à une décade de la première journée du Ramadhan, elles avaient procédé à des sorties et saisi de quantités de viandes hachées, de boissons non conformes et autres produits impropres à la consommation, en divers points de vente. «Nos inspectionsroutinières débutent avant le démarrage du mois sacré et ce pour déjouer toute tentative de spéculation», explique la direction du commerce. Au total, et pour la circonstance, celle-ci a mobilisé 47 équipes chargées de contrôler laqualité des biens de consommation proposés, et 52 autres s'occupantd'éventuelles infractions dans la pratique commerciale, dont l'étiquetage, lesaffichages des prix, les dates de péremption et autres artifices marchands destinés à duper le client. «C'est une couverture de contrôle somme toutesuffisante qui est engagée dans la wilaya», nous dira M. Ayadi du service de l'agroalimentaire de la direction du contrôle des prix et de la répression des fraudes (DCP). «Le tissu commercial de la région est largement pris en charge par nos brigades qui sont judicieusement réparties sur l'ensemble des commerces au niveau des communes et du chef-lieu», a-t-il ajouté. Les récurrentes campagnes de sensibilisation, qui ont précédé le mois sacré sur la consommation «rationnelle» et notamment sur l'approvisionnement dans des espaces contrôlés par les services en vue d'éviter de probables produits impropres à la consommation, n'ont pas eu l'écho escompté. Une vaine ritournelle. Et c'est dû aux caprices culinaires du mois, donnant le tournis aux vulnérables jeûneurs. De visu ces derniers prisent tout ce qui est étalé : boisson gazeuse, petit lait et lait, viande dans les lieux populaires, gâteaux traditionnels,...La caractéristique singulière du mois de gourmandise est accentuée par la chaleur, ce qui les pousse (consommateurs) à boire avec leurs yeux tout ce qui est liquide. A titre d'exemple éloquent, peu importe la quantité d'acide citrique contenue dans les «cherbet»préparés sans mesures et cédés au litre à l'aide d'une louche ! Pour ne citer que cette tendance qui s'est invitée dans la capitale de l'Est depuis peu d'années. En ce qui concerne les infractions relatives à la seconde décade (du 30 juin au 9 juillet) les mêmes services ont procédé à cinq fermetures, et à l'élaboration de 167 procès verbaux au terme des 916 interventions accomplies dans les multiples espaces de vente de la région. «2,162 tonnes de produits alimentaires d'un montant de prés de 57 millions de centimes ont été saisies», révèle le bureau de la qualité et de la répression des fraudes. «Soit pour absence de la chaîne du froid soit par négligence du processus d'hygiène», ajoutera M Ayadi. La DCP est épaulée dans sa mission par la sûreté en cas de réticence ou de pression exercée par les commerçants contrevenants en présence des agents de contrôle. «Sauf jour de réception, nos agents sont à longueur de journée sur terrain en alternance. Ils envoient des bilans au quotidien», rassure encore M Ayadi. Travail difficile parfois, non seulement à cause des conditions contraignantes de chaleur, mais aussi des attitudes inconvenantes de quelques négociants : «Dimanche un agent a été presque humilié par un commerçant qui lui a craché dessus...car l'inspecteur a tout simplement fait son boulot. C'est une scène regrettable mais heureusement ce sont des cas isolés», déplore la DCP. Malgré toutes ces rondes effectuées de jour comme de nuit notamment dans des cafés et aux abords les quais bondant de produits hétéroclites, le commerce informel persiste et défie toutes les lois. «On ne peut pas affecter à chaque supérette ou boutique un agent. Il y a toujours des ??fuites'' dans le contrôle. Le consommateur doit participer pour sa part en évitant les produits douteux ou en dénonçant les pratiques illégales», admet la DCP. Au grand «bonheur» des clients et au grand dam des brigades, La viande congelée interdite à la vente hachée est toujours prisée par les bourses moyennes. Constantine amorce son second souffle commercial nocturne juste après la prière des taraouihs. Barbecues, jouets, habits pour enfants, gadgets, supports multimédia.Une marchandise qui fait suffoquer les artères principales de la cité devant des yeux parfois impuissants tantôt «tolérants» du service de l'ordre.Les prochains bilans de la DCP éclaireront sur le degré de fraude occasionné dans le commerce local. Et du coup ils (les constats) montreront l'efficacité ou non de la stratégie de lutte contre les «fléaux» spéculateurs relatifs à la pratique commerciale durant ce mois, où la «rahma» est souvent sujette au diktat de quelques négociants.N. H.




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